France
Audience cruciale pour l'avenir de Go Sport

Le distributeur d'articles sportifs Go Sport est-il en cessation de paiement ? Le tribunal de commerce de Grenoble se penche lundi 16 janvier sur le dossier de ce groupe fondé en 1978, qui emploie 2.160 salariés en France.

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Le tribunal de commerce de Grenoble se penche sur le dossier du groupe Go Sport qui emploie 2.160 salariés en France.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'audience doit débuter à 09h00 au palais de justice de Grenoble, non loin du siège du groupe, à Sassenage (Isère).

Fin décembre, la justice avait entendu une première fois les différentes parties, puis chargé un juge enquêteur de "faire un état précis de la situation financière" du groupe et de sa filiale Go Sport France, avec l'aide de ses cabinets d'audit et de ses commissaires aux comptes.

De fait, les points de vue divergent diamétralement entre les représentants des salariés, qui craignent le pire, et la maison-mère Hermione People and Brands (HPB), qui l'avait racheté fin 2021 pour un euro symbolique et s'affiche optimiste.

Les dirigeants de HPB martèlent que Go Sport "n'est pas en état de cessation de paiement" et que sa situation n'a rien à voir avec celle de Camaïeu, liquidé de manière abrupte fin septembre. Après "17 années de pertes", Go Sport devrait renouer avec les bénéfices "dès 2023", assure Wilhelm Hubner, le président de HPB.

Le 3 janvier, le groupe a nommé à la tête de l'enseigne un spécialiste en restructuration d'entreprises en difficulté, Patrick Puy, auparavant patron du fleuron déchu du textile Vivarte (Caroll, Minelli, La Halle, Naf Naf, Chevignon...), surnommé le "cost killer de choc" par le quotidien L'Humanité en 2017. Sa mission est de "poursuivre la nécessaire transformation" de l'entreprise, selon HPB.

À l'inverse, les salariés de Go Sport, et surtout leurs représentants syndicaux ainsi que le comité social et économique central (CSEC), s'inquiètent de la situation : des commissaires aux comptes et un expert mandaté par ce CSEC avaient fait des constats sévères.

Ils avaient en effet estimé que l'entreprise était en cessation de paiement sur la période octobre-novembre et s'étaient alarmés d'une remontée de 36 millions d’euros de trésorerie de Go Sport vers HPB. Le CSEC espère "que la lumière sera faite".

"Il y a des choses qui nous échappent" sur la situation économique du groupe, a estimé mercredi 11 janvier un délégué du premier syndicat de Go Sport, la CGT, sans vouloir être cité nommément. Selon lui, la mission de Patrick Puy est de trouver un repreneur à Go Sport plutôt que de redresser le groupe.

Perplexité

Autre motif d’inquiétude : HPB a annoncé jeudi 12 janvier "l'acquisition de GAP France par Go Sport", une opération présentée l'avant-veille "auprès des CSE extraordinaires des deux entreprises", selon un communiqué. Cette acquisition a "pour objectif de renforcer l'activité Lifestyle et Sportwear de ces deux marques de HPB, tout en préservant des stratégies spécifiques", selon la même source.

Le montant de ce rachat, 38 millions d'euros, "laisse perplexe car il n'y a pas de clarté sur la valorisation de GAP, qui connaîtrait aussi des difficultés", a dit jeudi 12 janvier l'avocate du comité social et économique central (CSEC) de Go Sport, Me Evelyn Bledniak.

L'opération elle-même "interroge tout le monde" car HPB avait justifié la ponction sur la trésorerie de Go Sport par la nécessité de financer "une opération de croissance externe", selon les termes de la direction. Or "c'est une opération interne au groupe HPB. On peut dès lors se poser légitimement des questions sur la façon dont HPB a cherché à couvrir ou régulariser les sommes" transférées.

Enfin, selon le quotidien Le Parisien paru samedi 14 janvier, Wilhelm Hubner pourrait aussi avoir à s'expliquer lundi sur le généreux contrat de sponsoring conclu en janvier 2022 entre Go Sport et le Vélo Club de Roubaix Lille Métropole, qu'il préside.

La chaîne de prêt à porter Camaïeu, détenue par HPB - la branche distribution de la Financière immobilière bordelaise (FIB), le fond d'investissement de l'homme d'affaires bordelais Michel Ohayon - a été placée en liquidation fin septembre par le tribunal de commerce de Lille et ses 2.100 salariés ont été licenciés.

AFP/VNA/CVN


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