Rougeole: les politiques de vaccination insuffisantes pour contrer l'épidémie

Les politiques de vaccination actuelles dans les pays développés ne permettront pas de mettre fin à la recrudescence de la rougeole observée depuis quelques années, estime une étude publiée vendredi 17 mai, qui recommande la vaccination obligatoire des enfants avant leur entrée à l'école primaire.

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La rougeole, caractérisée par l'éruption de taches rouges sur la peau, est souvent bénigne.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a tiré la sonnette d'alarme en avril, alors que les cas de rougeole, une maladie virale extrêmement contagieuse, ont été multipliés par quatre au premier trimestre 2019 par rapport à la même période de l'année précédente. Cette forte recrudescence touche majoritairement des gens non ou mal vaccinés.

Si la majorité des contaminations a lieu dans des pays en conflit ou avec un mauvais accès aux soins, de nombreux pays développés sont également confrontés à une forte augmentation du nombre de cas, un phénomène que les experts attribuent à une défiance envers les vaccins en général et le ROR (rougeole/oreillons/rubéole) en particulier.

Des chercheurs de la Fondation Bruno Kessler, à Trente (Italie), ont modélisé par ordinateur quelle serait la situation de la rougeole dans sept pays riches en 2050, en fonction de différents scénarios de vaccination. Dans presque tous les pays étudiés (Royaume-Uni, États-Unis, Irlande, Australie et Italie), les politiques de santé telles qu'elles existent aujourd'hui sont insuffisantes pour garantir un niveau d'immunisation "sûr" parmi les populations jusqu'en 2050, concluent-ils.

Selon leur analyse, la proportion de personnes non vaccinées serait déjà au-dessus du seuil de "sûreté" de 7,5% en Italie, où plusieurs foyers ont été signalés ces derniers mois. Au Royaume-Uni, où 3,7% de la population n'est pas vaccinée contre la rougeole actuellement, cette proportion pourrait grimper à 8% en 2050 sans modification des programmes de santé actuels. "Il est très difficile de prévoir de futures épidémies", souligne Filippo Trentini, co-auteur de l'étude, publiée dans le journal BMC Medicine.

Mais "nos résultats suggèrent que, au vu des niveaux actuels de couverture vaccinale, les programmes +de routine+ ne suffiront pas à maintenir le haut niveau d'immunité nécessaire pour les prochaines décennies", ajoute-t-il. D'après l'OMS, la proportion de personnes non vaccinées dans un pays donné ne doit pas dépasser 6% à 8% pour éviter d'importantes épidémies. "Ces pays tireraient certainement bénéfice de l'introduction de la vaccination à l'entrée à l'école en plus des programmes d'immunisation actuels", juge Piero Poletti, également co-auteur de l'étude.

Une obligation vaccinale pour les enfants, telles que celles décidées récemment en France et en Italie, devra toutefois s'accompagner d'une sensibilisation accrue à la santé publique pour être efficace, ajoute-t-il. La rougeole, caractérisée par l'éruption de taches rouges sur la peau, est souvent bénigne. Elle peut toutefois entraîner des complications graves, respiratoires (infections pulmonaires) et neurologiques (encéphalites), dans certains cas mortelles en particulier chez les personnes fragiles.


AFP/VNA/CVN

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