>>Microsoft confirme sa bonne santé au premier trimestre grâce au "cloud"
Le logo du moteur de recherche Qwant, le 14 juin 2018 à Paris. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Qwant utilisait jusqu'à maintenant ses propres serveurs, mais Microsoft va désormais mettre à sa disposition "la puissance de calcul additionnelle de son cloud Azure" (ses services d'informatique dématérialisée en ligne), ont indiqué les deux partenaires dans un communiqué commun. Qwant utilisera également "les services de Microsoft advertising" (la régie publicitaire de Microsoft) ainsi que certaines "recherches algorithmiques" de Bing, le moteur de recherche du groupe américain, dans les domaines où Qwant n'est pas présent, ont-ils précisé.
Le moteur de recherche de Microsoft viendra compléter celui de Qwant dans les zones du web où Qwant ne référence pas de contenus: par exemple pour certaines images, ou les sites de certaines zones géographiques, ont-ils également expliqué. Lancé en 2013, Qwant fait partie des quelques sociétés mondiales qui disposent de leurs propres algorithmes de recherche sur le web, différents de ceux utilisés par l'ultra-dominant Google et le challenger Microsoft Bing.
Qwant promet par ailleurs aux internautes de protéger leur vie privée en ne stockant pas leurs données de recherche, à la différence des géants américains qui conservent la trace des recherches des internautes pour mieux cibler l’envoi de publicités. "Qwant reste maître de sa technologie, y compris de son algorithme, son index, et son infrastructure clients sans collecte de leurs données personnelles", ont assuré vendredi 17 mai les deux partenaires dans leur communiqué.
La puissance de calcul de Microsoft permettra à Qwant de faire tourner plus rapidement son indexation des pages web pour obtenir des résultats de recherche toujours plus pertinents, ont précisé Eric Leandri, le patron de Qwant, et Carlo Purassanta, le patron de Microsoft France. Qwant a indexé dans ses serveurs plus de 20 milliards de pages web, un stock qui doit être réactualisé en permanence pour prendre en compte les mises à jour de ces pages.
"Sans cet accord, il nous faudrait encore deux ou trois ans" pour parvenir au niveau de service que Qwant va offrir désormais, a expliqué Eric Leandri, qui veut faire de Qwant le "moteur souverain européen". Le gouvernement français a salué à sa manière cette volonté d'expansion de Qwant en annonçant vendredi 17 mai que le moteur de recherche serait désormais proposé par défaut sur tous les ordinateurs de l'administration française. Qwant est "le seul moteur de recherche qui remplit toutes nos exigences" en termes notamment de protection de la vie privée et de localisation géographiques des données, a indiqué Cédric O, le secrétaire d'État au numérique, dans une intervention au salon des start-up Vivatech.
Qwant indique aujourd'hui être disponible en 28 langues et plus de 40 pays. Mais sa part de marché reste difficile à cerner. Selon la société irlandaise Statcounter, spécialisée dans la mesure des trafics sur le web, Google représentait 94,09% des parts de marché des moteurs de recherche en France en avril 2019, Bing 3,16% et Qwant 0,65%. Mais Qwant conteste ces chiffres et revendique une part de marché de l'ordre de 4% sur le marché français, sans détailler ses calculs.
Dans le cadre de son partenariat avec Microsoft, Qwant promet de reverser "aux entreprises de presse française 5% des recettes publicitaires générées". "À notre taille aujourd'hui, cela fait des millions d'euros, mais à la taille d'autres (moteurs de recherche) cela ferait des centaines de millions d'euros", a déclaré M. Léandri.
AFP/VNA/CVN