Rio de Janeiro entame une deuxième nuit endiablée de carnaval

Un sambodrome plein à craquer a commencé à vibrer lundi soir 20 février au rythme assourdissant des percussions dans une débauche de plumes multicolores et de paillettes, pour la deuxième et dernière nuit du grand retour du carnaval de Rio après le COVID-19.

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Un membre de l'école de samba Paraiso do Tuiuti défile au Sambodrome Marques de Sapucai, le 20 février, à Rio de Janeiro.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les six dernières des 12 plus prestigieuses écoles de samba doivent se succéder jusqu'à l'aube sur l'avenue de Sapucai devant quelque 70.000 spectateurs et des dizaines de millions de téléspectateurs. En jeu, le titre très convoité de championne du carnaval le plus grandiose de la planète, le grand rendez-vous de l'année du Brésil avec la liesse populaire.

Chaque école dispose de 70 m pour arpenter avec ses chars pouvant atteindre une vingtaine de mètres de hauteur et ses quelque 3.000 danseurs l'avenue de 700 m, devant des juges appliquant des critères de notation très stricts.

Première à s'élancer pour cette deuxième nuit, Paraiso do Tuiuti a rendu hommage aux animaux tels les buffles utilisés sur une île du Nord-Est du Brésil, en faisant un détour par l'Inde. Elle a célébré la beauté de la nature, avec des danseurs aux costumes somptueux orange, vert ou jaune fluo, tout en offrant un hymne à la culture indigène et en rappelant les souffrances endurées par les esclaves venus d'Afrique.

"C'est un carnaval très, très spécial, le premier où je défile depuis le COVID", dit Stefani Claudia da Concepçao, une danseuse coiffée de plumes et vêtue d'un costume chatoyant, avant de s'élancer. "Et Tuiuti parle du Nord-Est et je suis nordestine", dit avec fierté la jeune femme de 34 ans à la bouche vermeille.

En 2021, quelque 215 millions de Brésiliens avaient été en deuil d'un carnaval qui fait partie de l'ADN de tout un peuple : l'édition avait été annulée en raison de la pandémie de COVID qui a fait 700.000 morts. Et l'an dernier, le carnaval avait été reporté à avril, les très populaires cortèges de rue, pouvant réunir des centaines de milliers de fêtards et arrosés de beaucoup d'alcool, avaient été interdits.

"La culture de tout un peuple"

Ce carnaval est également le premier depuis le retour au pouvoir du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, qui a battu en octobre le chef de l'État d'extrême droite Jair Bolsonaro.

Les membres de l'école de samba Paraiso do Tuiuti défilent au Sambodrome Marques de Sapucai, le 20 février, à Rio de Janeiro.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Le carnaval a une signification politique cette année", explique Carla Andrea Barbosa, une costumière quinquagénaire qui danse avec la première école, Paraiso do Tuiuti, et défile depuis 30 ans.

"J'ai défilé avec quasiment toutes les écoles", dit-elle dans un éclat de rire, à propos de la fête païenne à laquelle les écoles de samba, pour la plupart basées dans les favelas, travaillent depuis des mois.

"Le carnaval représente la culture de tout un peuple et, avant la liberté d'expression de notre culture était réprimée", dit-elle. Le gouvernement Bolsonaro avait supprimé le ministère de la Culture, coupé les crédits et censuré des créations lui déplaisant.

Lula a promis de redonner sa place à la culture au Brésil et, signe des temps nouveaux, La nouvelle ministre de la Culture, Margareth Menezes, avait défilé en haut d'un char avec l'école de Mangueira dans la nuit de dimanche 19 février à lundi 20 février.

Traditionnellement, les défilés au sambodrome offrent un spectacle d'une féérie inégalée dans le monde, avec leurs danses débridées, leurs corps très dénudés, comme ceux des sculpturales "reines de batterie" qui se déhanchent en tête des cortèges. Les dizaines de milliers de spectateurs dans les gradins s'époumonent et tous connaissent les paroles des chansons des écoles.

AFP/VNA/CVN



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