Brésil : la folie du carnaval de Rio reprend ses droits loin des "ténèbres"

"C'est avec une grande joie, en célébrant la vie, la démocratie, que je remets les clés au roi Momo" : la folie du carnaval de Rio de Janeiro reprend ses droits vendredi 17 février, avec un vent d'optimisme après la fin des restrictions liées au COVID et le changement de gouvernement au Brésil.

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Le roi Momo reçoit les clefs de la ville de Rio de Janeiro, lors de la cérémonie d'ouverture du Carnaval, le 17 février au Brésil.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le coup d'envoi officiel a été donné à la mi-journée, avec la remise des clés de la ville au roi Momo, le monarque jovial qui symbolise l'irrévérence d'une fête débridée où (presque) tous les excès sont permis.

"C'est avec une grande joie, en célébrant la vie, la démocratie, que je remets les clés au roi Momo", a déclaré le maire Eduardo Paes, coiffé d'un chapeau Panama au cours d'une cérémonie haute en couleur dans sa résidence officielle.

Les rues sont déjà pleines depuis le week-end dernier, avec les cortèges musicaux des "blocos", tandis que les écoles de samba peaufinent les derniers détails de leurs somptueux défilés qui auront lieu les nuits de dimanche 19 février et de lundi 20 février.

Le spectacle s'annonce grandiose, avec des chars monumentaux hauts comme des immeubles de plusieurs étages et des milliers de danseurs costumés des écoles qui défilent tour à tour au sambodrome jusqu'au lever du jour.

"Nous donnons toujours le meilleur de nous-mêmes, nous ne comptons pas nos heures, même la nuit, juste pour voir les gens heureux", dit Rogerio Sampaio, qui a passé ces derniers mois à confectionner des costumes pour l'école Viradouro dans un hangar du centre-ville.

Cette année, les défilés au sambodrome auront bien lieu juste avant le mercredi des Cendres, comme le veut la tradition.

Ils avaient été reportés de deux mois l'an dernier, à avril, en raison d'une hausse du nombre des cas de COVID.

En 2021, le carnaval avait été tout bonnement annulé à cause de la pandémie.

L'édition de cette année est la première sans restrictions dues au COVID mais aussi la première depuis le retour à la tête de l'État de Luiz Inacio Lula da Silva (gauche), qui a battu son prédécesseur d'extrême droite Jair Bolsonaro à l'élection d'octobre.

Les membres de l'école de samba Unidos da Tijuca sur le sambodrome Marques de Sapucai, le 24 avril 2022 à Rio de Janeiro, au Brésil.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Ce carnaval est aussi un hommage à la démocratie. Les institutions ont une nouvelle fois été mises à l'épreuve mais elles ont montré leur force", a déclaré vendredi 17 février le maire Eduardo Paes, une allusion à la déprédation des lieux de pouvoir à Brasilia par des milliers de bolsonaristes le 8 janvier dernier.

Retour aux racines

Le sambodrome doit accueillir 100.000 personnes chaque nuit, entre les 70.000 spectateurs et les personnes qui défilent pour les 12 écoles de samba en lice pour le grand concours du carnaval.

Chaque formation a entre 60 et 70 m pour avancer sur l'avenue Marques de Sapucai, une artère d'environ 700 m de long entourée de tribunes.

Les écoles vont devoir séduire le public mais aussi les jurés qui les noteront sur des critères comme le thème du défilé, les percussions et la qualité des chars et des costumes.

Pendant les dernières éditions, certains défilés ont critiqué de façon plus ou moins explicite le gouvernement Bolsonaro (2019-2022), accusé, entre autres, de discriminations à l'encontre des minorités et de sacrifier les budgets de la culture.

Cette année, plusieurs écoles ont choisi de mettre en valeur les racines africaines du Brésil, les figures emblématiques de la samba ou les traditions culturelles des régions pauvres du nord-est.

"Le carnaval est le miroir du Brésil", a déclaré Leandro Vieira, le directeur artistique de l'école Imperatriz, au magazine Veja.

Un danseur de l'école de samba Grande Rio pendant le carnaval de Rio de Janeiro, le 24 avril 2022.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Après ces moments de ténèbres, tant dans la culture populaire que dans la politique, le Brésil doit réaffirmer ce qu'il a de meilleur. (Le choix des thèmes) n'est pas une coïncidence, c'est la lumière après les ténèbres", a-t-il poursuivi.

Une fête très lucrative

Au-delà des critiques sociales, "cette année, le carnaval est une grande manifestation de joie, une célébration de la vie, des difficultés surmontées", dit Adair Rocha, le directeur du département culturel de l'Université de l'État de Rio (Uerj).

La mairie estime qu'il va injecter quelque 4,5 milliards de réais (environ 800 millions d'euros) dans l'économie locale.

Les autorités tablent sur plus de cinq millions de personnes dans les cortèges qui déambulent dans les rues, avec des déguisements loufoques, la musique à fond et la bière coulant à flots.

AFP/VNA/CVN

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