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Une femme d'une école de samba de Capim Branco essai un costume de carnaval d'une grande école de samba de Rio réutilisé pour son défilé dans la petite ville de l'État de Minas Gerais, le 15 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Chaque année, après les somptueux défilés des écoles de samba à Rio de Janeiro, des milliers de costumes qui ont mis des mois à être confectionnés à la main sont abandonnés à la sortie du sambodrome, ne pouvant être réutilisés par une même école l'année suivante. Certains revendeurs en profitent pour s'approvisionner en accessoires, mais les costumes abandonnés font également le bonheur d'écoles de samba plus modestes.
C'est le cas de celle de Regina Coeli, basée à Capim Branco, commune à 500 km au nord-ouest de Rio, dans l'État voisin de Minas Gerais.
Il y a une dizaine d'années, l'école de cette commune d'environ 10.000 habitants a été une des premières à se rendre à la Mecque du carnaval pour remplir un fourgon entier de costumes jetés.
Valeur "inestimable"
"Certains costumes sont encore entiers et en parfait état. Ce qu'on ne peut pas utiliser, on l'enlève. On lave les tissus, on retire aussi certaines choses qui peuvent servir à fabriquer de nouveaux costumes", explique Maria Lucia de Souza, 75 ans, enseignante à la retraite et présidente de l'école.
Comme à Rio, les défilés du carnaval de Capim Branco ont lieu dimanche et lundi 19 et 20 février. Mais avec seulement 150 participants, contre 30.000 au sambodrome. Pas moins de 80% des costumes utilisés viennent des grandes écoles de samba de l'élite du carnaval carioca.
Maria Lucia de Souza, présidente de l'école de samba Unidos de Capim Branco, recycle des costumes de carnaval utilisés dans les sambodrome de Rio. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"C'est du luxe !", se félicite Regina Coeli, une professeure d'art de 59 ans. "On prépare tout ça minutieusement et le résultat est sensationnel !", ajoute-t-elle, en essayant un magnifique costume orange et doré à franges assorti à sa couronne.
Dans l'atelier de l'école, une quinzaine de bénévoles s'activent pour peaufiner les derniers détails. Ils ont appris sur le tas à être couturiers ou maquilleurs.
Certaines pièces récupérées sortent du lot, comme un masque argenté orné de plumes naturelles ou une robe bouffante rose aux motifs dorés triangulaires.
"Ces costumes ont une valeur inestimable pour nous. Et c'est important aussi pour l'environnement, parce que nous les recyclons", estime Maria Lucia de Souza.
Objectif "zéro déchet"
Des accessoires sont stockés dans un atelier à Capim Santo pour fabriquer de nouveaux costumes à partir de ceux qui ont éé abandonnés lors du carnaval de Rio. Photo : AFP/VNA/CVN |
Ceux qui sont abandonnés et ne sont pas récupérés terminent dans des décharges, au milieu des tonnes de canettes, bouteilles et autres déchets qui s'amoncellent lors de la grande fête populaire.
"La première fois que nous sommes allés au sambodrome, nous avons vu un camion d'ordures qui triturait directement les costumes", rappelle la présidente d'Unidos.
Pour recueillir des costumes intacts, son équipe pose une bâche au sol et accroche une pancarte au mur : "L'école de samba de Capim Branco vous remercie de vos dons".
Viradouro, une des écoles les plus traditionnelles du carnaval de Rio, assure pour sa part que ses costumes sont "réutilisés" lors d'autres éditions ou revendus, voire donnés à des formations plus modestes.
Les organisateurs du carnaval de Rio, officiellement lancé vendredi 17 février, ont annoncé avoir mis en place cette année une opération "inédite" de recyclage, dans le but d'en faire "un des plus grands événements zéro déchet de la planète".
AFP/VNA/CVN