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La prise quotidienne d'aspirine pour réduire le risque de crise cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral ne doit plus être recommandée aux États-Unis pour les personnes de 60 ans et plus. |
Quant aux personnes âgées de 40 à 59 ans, à risque mais n'ayant pas d'antécédent de maladies cardiovasculaires, elles doivent pour leur part prendre individuellement la décision d'initier ce traitement, après discussion avec leur médecin, ont ajouté ces experts.
Il s'agit d'un revirement sur la question, qui concerne des millions de personnes tant la pratique est répandue dans le pays. Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité aux États-Unis.
Depuis 2016, les experts de l'U.S. Preventive Services Task Force, dont les recommandations sont très suivies, conseillaient l'aspirine pour les quinquagénaires ayant un risque évalué de 10% de crise cardiaque ou d'AVC dans les dix années suivantes. Ils estimaient aussi que les sexagénaires à risque pouvaient prendre ce traitement préventif sur la base d'une décision individuelle.
Mais depuis plusieurs années, des études remettaient en question les recommandations américaines.
L'aspirine fluidifie le sang, ce qui empêche la formation de caillots et permet de réduire le risque d'infarctus ou d'AVC.
Mardi 13 octobre, les experts ont toutefois estimé que ces bénéfices n'étaient pas suffisants pour, chez les plus âgés, contrebalancer le risque accru d'hémorragie, notamment dans le cerveau ou les intestins.
"L'utilisation d'aspirine quotidiennement peut aider à prévenir les crises cardiaques et les AVC chez certains, mais elle peut aussi causer des effets néfastes graves, comme une hémorragie interne", a déclaré dans un communiqué le Dr John Wong, membre de la Task Force.
"Il est important que les personnes entre 40 et 59 ans n'ayant pas d'antécédent de maladie cardiaque aient une conversation avec leur médecin pour décider ensemble si commencer à prendre de l'aspirine est bon pour elles", a-t-il ajouté.
Ces nouvelles recommandations ne sont pas encore définitives, étant d'abord soumises à une période de débats publics jusqu'à début novembre. Elles ne concernent pas les personnes prenant de l'aspirine après avoir déjà subi un AVC ou une crise cardiaque, précise le communiqué. Il est estimé que chaque année, environ 600.000 Américains sont victimes d'une première crise cardiaque, et environ 610.000 d'un premier AVC.
La prise d'aspirine pour réduire ce risque est souvent initiée de façon spontanée par les Américains.
Ainsi, selon une étude datant de 2017, 23,4% des adultes de 40 ans et plus sans maladie cardiovasculaire prenaient de l'aspirine à titre préventif, parmi lesquels 22,8% le faisaient sans recommandation d'un professionnel de santé.
AFP/VNA/CVN