Retrouver l’espoir en fauteuil roulant

Paraplégique suite à un grave accident de la route, Lê Huy Tich a surmonté les difficultés grâce à une grande force mentale et un courage énorme. Il peut aujourd’hui gagner sa vie et aider d’autres handicapés à trouver un emploi.

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Huy Tich sur son fauteuil roulant électrique.

Fin 2007, Lê Huy Tich, ouvrier de la Compagnie de transport fluvial de Sông Dà, a eu un grave accident de la route en se rendant sur son lieu de travail. Le jeune homme de 29 ans a perdu le contrôle de son véhicule et a heurté de plein fouet un rocher puis un poteau de signalisation routière. Paralysé des deux jambes, il avait perdu tout espoir. "Je ne voyais aucun avenir et je pensais toujours à la mort".

Pendant un an et demi, Huy Tich est resté couché dans son lit. "Mes collègues, mes amis et mes proches venaient me voir régulièrement. Quand j’étais à l’hôpital, il y avait toujours eu quatre personnes qui s’occupaient de moi. Ce sont eux qui m’ont aidé à retrouver confiance dans la vie". Déterminé alors à changer sa situation, Huy Tich a demandé à ses amis de créer un lit spécial ajustable en hauteur sur différentes sections et avec une partie inférieure fixe lui permettant d’utiliser la force de ses bras pour se lever et se tenir debout.

Durant trois années, il s’est entraîné à s’asseoir et se lever. "Je me souviens d’être resté debout une minute, deux, cinq, puis de 30 minutes à une heure". Mais ne pouvant toujours pas marcher, il a donc dû s’habituer au fauteuil roulant. "Je pense que comme les pieds, la chaise roulante peut m’aider à me déplacer".

Fabrication de moteurs pour fauteuil roulant

Ne voulant pas devenir un fardeau pour sa famille, Huy Tich a ouvert un magasin de réparation de téléphones portables et d’ordinateurs. Mais faute d’expérience et de bons fournisseurs de pièces de rechange, il n’a pas poursuivi l’aventure. Il a alors commencé à étudier la fabrication de moteurs électriques pour fauteuil roulant. À cette époque-là, seule la moto était autorisée à être transformée en tricycle motorisée en faveur des personnes handicapées.

"Étant blessé à la colonne vertébrale, il m’était difficile de passer du lit au fauteuil roulant. J’étais aussi incapable de monter sur une moto. J’ai trouvé sur le marché un moteur à propulsion électrique fabriqué en Italie pouvant être installé sur une chaise roulante mais son prix était très élevé, de l’ordre de 60-70 millions de dôngs. C’était une grosse somme pour ma famille".

Huy Tich a donc emprunté un moteur de fauteuil roulant d’un centre d’habilitation de Hanoï pour étudier et créer un nouveau système de propulsion électrique à faible coût. "En me basant sur le modèle du moteur italien, j’ai changé les articulations pour que les personnes souffrant d’une lésion à la colonne vertébrale puissent l’utiliser plus facilement". Après plus de deux mois, son premier système de propulsion a vu le jour mais ne fonctionnait pas bien. Le fauteuil équipé de ce moteur tremblait violemment en roulant. Nullement découragé, Huy Tich a continué à le perfectionner.

Huy Tich et ses ouvriers handicapés dans son atelier de réparation de vélos électriques et motos.

En 2015, pour gagner sa vie et investir dans son projet, il a ouvert un atelier de réparation de vélos électriques, motos et de fabrication de tricycles moto dans la province de Hoà Binh (Nord). Après plusieurs modifications et améliorations, son moteur électrique est de plus en plus prisé. Il est actuellement vendu dans 20 provinces et villes au prix de 13 millions de dông.

Formation de mécaniciens handicapés

Pendant ces années, Huy Tich n’a cessé d’étudier, de créer des outils de travail et des véhicules pour les personnes handicapées. Il s’agit, par exemple, de chaises mobiles ou de tables spéciales pour que les personnes paraplégiques puissent travailler plus facilement… Aujourd’hui, son atelier est devenu le lieu de travail de nombreuses personnes handicapées. La plupart sont en fauteuil roulant. "Ayant perdu une jambe après un accident, j’ai dû faire face à beaucoup de difficultés pour trouver un emploi. Heureusement, Huy Tich m’a proposé de travailler dans son atelier avec un salaire de 5 millions de dôngs par mois. Il apprend aux personnes handicapées à devenir de bons mécaniciens", insiste Bàn Van Tuân, 32 ans, surnommé "Soldat de plomb".

Travaillant et inventant sans cesse, Huy Tich veut insuffler de l’espoir aux personnes invalides. "Les personnes handicapées peuvent vivre et travailler comme tout le monde. Oubliez vos jambes, les roues du fauteuil roulant peuvent vous aider à marcher !", affirme-t-il.

Thao Nguyên/CVN

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