France
Retraites : les opposants redescendent dans la rue, des grèves se poursuivent

"Même si Macron ne le veut pas, nous on est là !" Au terme d'une neuvième journée de mobilisation jeudi 6 février contre la réforme des retraites, marquée par une légère hausse de la participation, l'intersyndicale a annoncé une nouvelle journée d'actions interprofessionelle le 20 février.

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9e journée interprofessionnelle de grève et de manifestations contre la réforme des retraites, le 6 février à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

La CGT, Force ouvrière, FSU, Solidaires ainsi que des organisations de jeunesse ont appelé dans la soirée "à une nouvelle journée de convergence de grèves et de manifestations" trois jours après le début de l'examen du projet à l'Assemblée nationale, le 17 février.

Jeudi 6 février, selon le ministère de l'Intérieur, 121.000 personnes ont manifesté dans toute la France, dont 15.000 à Paris, soit une participation en hausse par rapport à celle de la précédente journée de mobilisation interprofessionnelle, le 30 janvier (108.000 en France et 13.000 à Paris).

D'après la CGT, 130.000 personnes ont battu le pavé parisien, entre gare de l'Est et Nation, pour réclamer le "retrait d'un projet injuste et dangereux". Ils étaient 5.300 à Lyon, 4.500 à Marseille, 3.500 à Toulouse ou Bordeaux, 2.700 à Rennes, 2.300 à Nantes, 1.700 à Lille, 1.600 à Clermont-Ferrand, 1.300 à Dijon, 1.100 à Perpignan, selon les préfectures ou la police.

"On est loin d'être à la fin du mouvement", a affirmé le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, peu avant le départ du cortège parisien, en dénonçant la "pseudo loi" arrivée à l'Assemblée.

Clip parodique de "Star Wars" 

À Nice, une cinquantaine de pompiers en grève depuis juin se sont allongés sur les rails du tram, bloqué pour 24 heures. "Même si on est peu, on restera", assure Benjamin Vuolo, 52 ans, élu du syndicat autonome des pompiers et très remonté contre la réforme, qui reporte leur âge de départ de 57 à 59 ans.

À Marseille, Sophie, rentrée à 40 ans à la Sécurité sociale après une carrière dans le privé, a les larmes aux yeux : "c'est la Sécu qu'on est en train de faire disparaître. D'abord la branche vieillesse et puis ce sera la santé".

À Tours, les avocats vêtus de leur robe, d'un masque blanc et d'un foulard rouge, ont formé une chaîne humaine avant d'assister en silence à l'audience solennelle de rentrée du tribunal.

La banderole de tête de la manifestation contre la réforme des retraites à Paris avec Philippe Martinez de la CGT (centre) et Yves Veyrier (2e droite) , le 6 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Présent à Paris, le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a demandé à Emmanuel Macron d'organiser un référendum sur la réforme des retraites.

La commission spéciale de l'Assemblée nationale a commencé ses travaux cette semaine. Elle doit examiner plus de 20.000 amendements, dont 19.000 des députés LFI.

La CFDT, favorable à un système "universel" par points, fait du lobbying auprès des députés pour améliorer les textes et a travaillé en ce sens sur des amendements, de même que la CFTC et l'Unsa.

La CFE-CGC, opposée à la réforme, a aussi proposé 22 amendements, quand Force ouvrière a écrit aux parlementaires pour qu'ils "n'approuvent pas" le projet de loi. "Il est encore temps de revenir sur ce qui s'annonce être une catastrophe", a expliqué le numéro un de FO Yves Veyrier, qui défilait à Paris.

Dans un clip parodique, le député communiste du Nord Alain Bruneel a parodié "Star Wars" pour mettre en lumière la "résistance du mouvement social" contre la réforme.

De son côté, le vice-président du Conseil d'État, qui a rendu un avis sévère sur cette réforme, a suggéré au gouvernement de faire "moins, mais mieux", de "consacrer du temps, de l'expertise, afin d'accompagner ce pari de long terme" qu'est l'instauration d'un système universel de retraites.

Le port du Havre à l'arrêt 

Dans la rue, des actions se sont poursuivies cette semaine, organisées notamment par des fonctionnaires (police scientifique, éboueurs, égoutiers...).

L'Unsa-RATP, premier syndicat de la régie des transports parisiens, a appelé à un "lundi noir" dans le métro et le RER le 17 février, jour de l'examen du projet de réforme des retraites à l'Assemblée nationale. Jeudi, le trafic était "normal" à la RATP et "peu" perturbé à la SNCF.

Dans le secteur maritime, la CGT a organisé une opération "ports morts", entraînant des retards pour les navires de Corsica Linea à Marseille et un port à l'arrêt au Havre.

La CGT Énergie a fait une nouvelle action en coupant dans toute la Corse les concentrateurs des compteurs numériques électriques qui enregistrent les données de consommation.

Dans le secteur des déchets, les salariés des trois sites d'incinération d'Île-de-France ont reconduit leur mouvement jusqu'à vendredi 7 février. La métropole Aix-Marseille-Provence a obtenu du préfet de région un arrêté de réquisition de ses agents en grève pour évacuer les 3.000 tonnes de déchets en souffrance.

La ministre de la Justice Nicole Belloubet a affirmé qu'il n'y aurait pas, jusqu'en 2029, "d'augmentation de cotisation" retraite pour les avocats, qui doivent décider vendredi 7 février de la suite du mouvement.


AFP/VNA/CVN

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