Coronavirus : plus de 630 morts dont un médecin qui avait tiré l'alarme

Des mesures de plus en plus draconiennes sont prises pour faire face à l'épidémie de pneumonie virale qui a fait plus de 630 morts en Chine, dont, vendredi 7 février, un des premiers médecins à avoir sonné l'alarme quant aux dangers du nouveau coronavirus.

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Une affiche avertit des mesures de protection à prendre contre le nouveau coronavirus à l'entrée d'un grand ensemble, à Pékin le 6 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Plus de 30.000 personnes sont désormais contaminées sur le territoire chinois où un nombre croissant de villes imposent à des dizaines de millions d'habitants d'y rester confinés.

C'est à cet égard à l'hôpital central de Wuhan, la métropole où est apparu en décembre le nouveau coronavirus, que Li Wenliang, un ophtalmologue qui avait un des premiers donné l'alerte, s'est éteint tôt vendredi 7 février, victime de l'épidémie.

Il avait eu maille à partir avec les autorités qui l'accusaient de "propagation de rumeurs".

Hors de Chine continentale, plus de 240 cas de cette maladie sont désormais confirmés dans une trentaine de pays et territoires.

Des milliers de voyageurs et de membres d'équipage sont consignés sur deux navires de croisière en Asie.

Au Japon, le Diamond Princess est maintenu en quarantaine après la confirmation de 20 cas à son bord. Quelque 3.700 personnes y sont cloîtrées dans leur cabine.

À Hong Kong, quelque 3.600 personnes subissent un sort similaire sur le World Dream, dont trois anciens passagers ont été testés positifs.

Et selon un communiqué des autorités japonaises, un autre énorme bateau, le Westerdam, est en route vers le Japon avec au moins un cas de coronavirus confirmé à son bord.

Suspensions de vols prolongées 

De nombreux pays musclent leurs dispositifs pour tenter d'endiguer l'épidémie.

Le Vietnam est ainsi devenu le dernier pays en date à interdire l'entrée aux voyageurs arrivant de Chine. Plus radicale, l'Arabie saoudite a prohibé les voyages sur le territoire chinois aux Saoudiens et à ses résidents étrangers, sous peine de sanctions.

L'Italie surveille la température de tous les passagers en provenance de l'étranger et l'Autriche impose de tels contrôles à l'aéroport de Vienne à ceux arrivant de Pékin.

Des ouvrières fabriquent des combinaisons de protection dans une usine à Qingdao dans l'est de la Chine, le 6 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'Indonésie a interrompu ses liaisons aériennes avec la Chine, bloquant sur l'île de Bali des milliers de touristes chinois (auxquels les autorités chinoises proposeront vendredi 7 février des vols pour les rapatrier).

Dans ce contexte, les compagnies aériennes Air France et KLM ont annoncé la prolongation jusqu'au 15 mars de la suspension de leurs vols vers la Chine continentale. La britannique Virgin et l'espagnole Iberia ont pris des dispositions similaires concernant la desserte de Shanghaï.

Sous pression, les autorités hongkongaises ont fermé la quasi-totalité des postes-frontières avec le reste du pays et imposeront à partir de samedi 8 février une quarantaine de deux semaines à tous les visiteurs en provenance de Chine continentale.

Paniqués par un risque supposé de pénuries, les Hongkongais se sont rués dans les supermarchés pour constituer des stocks de papier toilette.

Alors qu'ils s'étaient dits mercredi 5 février "extrêmement inquiets", les organisateurs des Jeux olympiques de Tokyo-2020 ont assuré que l'événement se déroulerait "comme prévu".

Le bilan de l'épidémie s'élève à plus de 630 morts en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao), la province du Hubei ayant fait état vendredi 7 février de 69 nouveaux décès (et de 2.447 nouveaux cas). Ailleurs, deux décès ont déjà été imputés à la maladie, l'un aux Philippines et l'autre à Hong Kong (Chine).

Le taux de mortalité du nouveau coronavirus, autour de 2%, reste pour l'heure très inférieur à celui du Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère) qui avait provoqué la mort de 774 personnes dans le monde en 2002-2003.

Hôpitaux de fortune 

Deux semaines après la mise en quarantaine de facto de la ville de Wuhan puis d'une grande partie de sa province, le Hubei (Centre), le berceau de l'épidémie, le système de santé local reste débordé par l'afflux de patients.

Un garde surveille un système de détection de la température des passagers par intelligence artificielle, développé par la firme chinoise Megvii, à l'entrée de la station de métro de Mudanyuan, à Pékin le 6 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dans cette métropole, un hôpital de fortune de 1.000 lits construit en dix jours a accueilli mardi 4 février ses premiers malades. L'ouverture d'un deuxième établissement du même type, d'une capacité de 1.600 lits, doit suivre.

Et les autorités ont annoncé la conversion d'une dizaine de bâtiments publics de Wuhan, dont des centres culturels et des gymnases, en cliniques improvisées.

Cette agglomération connaît un "grave" manque de lits, ainsi que d'"équipements" et de "matériel", s'est désolé Hu Lishan, un haut responsable local.

Parallèlement, le groupe chinois de biotechnologie BGI annonçait jeudi 6 février l'entrée en service à Wuhan d'un laboratoire capable de traiter chaque jour plus de 10.000 tests de dépistage du virus.

Ailleurs en Chine, les mesures de confinement s'étendaient dans un nombre toujours croissant de villes.

De nombreuses localités, jusqu'aux régions de l'extrême Nord-Est, proposent des primes en cas de dénonciation de personnes arrivées du Hubei.

À Nanchang (Centre), les pharmacies sont tenues de rapporter aux autorités l'identité des personnes achetant des médicaments contre la toux ou la fièvre.

L'économie chinoise pourrait être durablement plombée, car, dans de nombreuses provinces, la plupart des entreprises et des usines ne reprendront pas leurs activités avant le 10 février au mieux.

Le géant électronique taïwanais Foxconn, un fournisseur clé de l'américain Apple, a annoncé que les ouvriers d'un de ses établissements au Henan (Centre de la Chine), un site géant de production d'iPhones, seraient placés en quarantaine pour au moins une semaine.


AFP/VNA/CVN

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