Reprise des négociations sur le nucléaire, Téhéran "déterminé" à trouver un accord

Après cinq mois de pause, les négociateurs sur le nucléaire iranien se retrouvent lundi 29 novembre à Vienne, avec une délégation iranienne "déterminée" à aboutir, même si les analystes sont peu optimistes sur les chances de ressusciter rapidement l'accord international de 2015.

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Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, lors d'une conférence de presse
Photo : AFP/VNA/CVN

Le coup d'envoi est prévu aux alentours de 14h00 heure locale (13h00 GMT), selon deux sources diplomatiques.

"La délégation de la République islamique d'Iran est à Vienne avec la ferme détermination de parvenir à un accord et envisage des pourparlers fructueux", a déclaré à la presse le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh.

Les différentes parties s'étaient quittées en juin sur une note positive, se disant "proches d'un accord", mais l'arrivée au pouvoir en Iran du président Ebrahim Raïssi a changé la donne.

Pendant des mois, l'Iran a ignoré l'appel des Occidentaux à revenir autour de la table, tout en poursuivant la montée en puissance de son programme nucléaire.

Téhéran insiste désormais sur "la levée de toutes les sanctions, d'une manière garantie et vérifiable" et Washington ne cache pas son inquiétude devant de telles exigences.

Avant sa venue en Autriche, l'émissaire américain Rob Malley a jugé que les récents actes iraniens n'étaient "pas de bon augure".

Et d'ajouter : "s'ils traînent des pieds tout en accélérant le rythme avec leur programme nucléaire (...), alors, bien entendu, nous ne serions pas prêts à rester les bras croisés".

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), chargée de contrôler le caractère pacifique du programme nucléaire iranien, a déploré la semaine dernière, à l'issue d'une brève visite à Téhéran, l'absence d'avancées sur plusieurs questions en suspens.

"Le refus de l'Iran de trouver un compromis avec l'AIEA jette une ombre sur les pourparlers à venir", estime dans une note Henry Rome, spécialiste de l'Iran chez Eurasia Group.

Ce texte, connu sous son acronyme anglais JCPOA, offrait à Téhéran la levée d'une partie des sanctions étouffant son économie en échange d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous un strict contrôle de l'ONU.

Mais les États-Unis ont quitté unilatéralement le pacte en 2018 sous la présidence de Donald Trump et rétabli les mesures punitives.

En retour, la République islamique a progressivement abandonné ses engagements.

Le complexe de Karaj, près de Téhéran, qui abrite un atelier de fabrication de composants de centrifugeuses, inquiète particulièrement l'AIEA qui n'y a plus eu accès depuis une attaque du site en juin.

Les négociations se dérouleront au palais Cobourg, là même où avait été conclu l'accord sur le nucléaire de juillet 2015.

Face à l'importante délégation iranienne, prendront place les diplomates des autres États encore parties à l'accord - Grande-Bretagne, France, Allemagne, Russie et Chine -, tandis que les États-Unis de Joe Biden participent aux pourparlers de manière indirecte.

Il faudra aussi compter avec Israël, qui n'est pas convié aux discussions mais dont le chef de la diplomatie Yaïr Lapid est attendu lundi 29 novembre en Europe dans l'espoir d'infléchir les positions de Londres et Paris.

AFP/VNA/CVN

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