Macron de nouveau chez le pape, un geste envers les catholiques

Emmanuel Macron a été reçu vendredi 26 novembre au Vatican par le pape François pour la deuxième fois de son quinquennat, un geste envers les catholiques à cinq mois de la présidentielle et dans le sillage du scandale des abus sexuels ayant ébranlé l'Église de France.

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Le pape François accueille le président français Emmanuel Macron au Vatican, le 26 novembre 2021.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le président français a échangé pendant une heure avec le pontife argentin, avant d'être reçu par le cardinal Pietro Parolin, numéro deux du Vatican, et Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États.

Selon des sources diplomatiques, ces entretiens devaient être l'occasion d'aborder les crises migratoires aux portes de l'Europe, après le naufrage qui a coûté la vie à 27 migrants mercredi 24 novembre dans la Manche, et le rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l’Église en France, sur lequel le pape a déjà exprimé son "immense tristesse" et un sentiment de "honte".

Rien cependant sur cette affaire dans les communiqués officiels.

Selon le Vatican, "la discussion a porté sur un certain nombre de dossiers internationaux, dont la protection de l'environnement à la lumière des résultats de la COP26" et "les perspectives de la prochaine présidence française de l’Union européenne" qui débutera en janvier 2022.

Sur la thématique migratoire, "ils ont discuté de la situation à la frontière polono-biélorusse, souhaitant tous deux le déploiement d'aide humanitaire en faveur des personnes bloquées sur place", a indiqué l'Élysée dans un communiqué.

Liban, Éthiopie et Venezuela

Les deux hommes se sont également "entretenus de la pandémie de COVID-19 et de la nécessité de permettre à tous l’accès au vaccin", ainsi que de la situation au Venezuela et du conflit en Ethiopie, précise l'Élysée.

Concernant le Liban, en proie à une crise économique et sociale historique, ils ont "longuement évoqué le besoin de poursuivre l’aide humanitaire tout en réaffirmant l’urgence de mener les réformes nécessaires au pays".

Sur des images diffusées par le Vatican, le pape et M. Macron sont apparus souriants, se tutoyant dans une ambiance chaleureuse. Le président français a offert au souverain pontife deux biographies d'Ignace de Loyola, fondateur de l'ordre des Jésuites dont est issu le pape argentin: une première, rare, de 1585 et un second ouvrage, "Inigo", de François Sureau, membre de l'Académie française.

En retour, le pape lui a offert une peinture sur céramique représentant la basilique Saint-Pierre et des textes papaux.

"Discuter avec le pape, venir échanger sur plusieurs dossiers internationaux était extrêmement important", a déclaré M. Macron lors d'une conférence de presse.

Le président français est revenu sur la gestion de la crise migratoire, exposant sa vision d'un "humanisme, mais avec des règles" et la nécessité d'"avoir des politiques de coopération avec les pays d'origine et de transit pour éviter ces mouvements subis".

Dents de scie

Le président Emmanuel Macron et le pape François, lors d'une visite au Vatican, le 26 juin 2018.
Photo : AFP/VNA/CVN

Par cette visite au Vatican, un mois après celle de son Premier ministre Jean Castex, Emmanuel Macron ménage un électorat catholique avec lequel les relations ont été refroidies par l'adoption de la loi bioéthique ainsi que par les restrictions de l'accès aux obsèques et aux messes pendant la crise sanitaire.

Le rappel à la loi concernant le secret de la confession a également été une pomme de discorde. Et une autre tension pourrait surgir s'il inscrivait dans le programme d'un second quinquennat le droit à mourir "dans la dignité", comme le souhaitent certains de ses proches.

La visite d'Emmanuel Macron au Vatican est une marque de respect dans une relation qui aura été en dents de scie. En avril 2018, devant les évêques réunis dans le collège des Bernardins, à Paris, le président français avait dit vouloir "réparer le lien entre l’Église et l’État" qui "s'est abîmé". Il a aussi été le premier président à se rendre en visite à Lourdes, en juillet.

Mais il avait aussi déclaré, à propos de la loi sur la PMA, que la voix de l’Église sur les sujets de société "ne peut être injonctive".

Autre but de son voyage, la signature du traité du Quirinal, conclu entre la France et l’Italie, qui met l'accent sur le renforcement de la coopération entre les deux pays, notamment dans le secteur de la défense, de la sécurité, de la culture et de l'éducation.

AFP/VNA/CVN

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