>>Londres et Paris trouvent un accord sur les approvisionnements transmanches
>>Virus : Londres tente de trouver une solution pour la reprise du trafic transmanche
Des policiers bloquent l'accès au port de Douvres (Grande-Bretagne), le 22 décembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La réouverture de Douvres fait suite à un accord de sortie de crise entre Londres et Paris pour permettre aux chauffeurs de poids lourds bloqués au Royaume-Uni de quitter le pays moyennant un test COVID rapide.
Cette décision éloigne la menace de pénuries après le blocage en Angleterre de milliers de camions à la suite de la suspension pour 48 heures par la France du transport de marchandises accompagnés, dont le Royaume-Uni est très dépendant.
La France et la Belgique avaient auparavant annoncé mardi soir 22 décembre un allègement prochain de certaines restrictions instaurées depuis l'annonce dimanche d'une forte circulation en Grande-Bretagne de cette nouvelle souche du COVID-19, dont la transmission est 40% à 70% plus importante selon Londres.
Paris autorisera dès mercredi 23 décembre, sous réserve de test négatif au variant du COVID, le retour du Royaume-Uni de ses ressortissants et des personnes résidant sur son territoire ou dans l'UE, ainsi que de celles qui "doivent effectuer des déplacements indispensables". La Belgique et les Pays-Bas ont adopté des mesures similaires.
Liaisons coupées
Eurostar a également annoncé la reprise de la circulation de ses trains mercredi 23 décembre pour des "voyages depuis le Royaume-Uni vers l’Europe continentale", qui restent soumis à "conditions".
La France va également annoncer des mesures pour permettre la reprise mercredi 23 décembre du transport de marchandises, selon une source diplomatique.
La Commission européenne avait recommandé plus tôt dans la journée aux Etats membres de l'UE de faciliter la reprise du trafic avec l'île, pour "éviter les ruptures de la chaîne d'approvisionnement" et pour les "voyages essentiels", recommandation qui vise à permettre à des milliers de citoyens de l'UE et du Royaume-Uni de rentrer chez eux.
Les ambassadeurs des 27 pays membres de l'UE ont examiné mardi soir 22 décembre la proposition de la Commission.
"Cela ne va pas se faire du jour au lendemain", a expliqué un des participants à la réunion. "Certains États ont annoncé des mesures immédiates, en ligne avec cette recommandation, mais d'autres vont attendre".
Des poids lourds à l'arrêt près de Folkestone, dans le Kent, au Sud-Est de l'Angleterre, le 22 décembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'Allemagne, qui comme des dizaines d'autres pays a coupé ses liaisons avec le Royaume-Uni, n'a pas annoncé d'assouplissement des restrictions courant jusqu'au 6 janvier. Idem pour l'Espagne.
Nombreux sont aussi les voyageurs abandonnés à leur sort après l'interruption des liaisons aériennes avec le Royaume-Uni, certains étant privés de réunions familiales pour les fêtes.
Et en Suisse, où les stations de ski s'apprêtaient à accueillir à bras ouverts les touristes britanniques, les hôteliers sont en plein désarroi face aux annulations en cascade.
"Je n'ai jamais vu une semaine de Noël aussi calme que celle-là", raconte Trevor Dean, un Britannique qui travaille depuis 15 ans dans la station huppée de Verbier.
Réunion d'experts
La branche européenne de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) va par ailleurs réunir mercredi matin 23 décembre ses membres pour discuter des stratégies à mettre en œuvre face au variant du coronavirus.
"Ce sera une réunion fermée d'experts (...) et une opportunité pour les autorités sanitaires britanniques de faire un point sur la situation et répondre aux questions liées", a précisé une porte-parole.
La fédération représentant le service public de santé britannique a de son côté appelé mercredi 23 décembre le Premier ministre Boris Johnson à prolonger la période de transition post-Brexit, craignant les conséquences d'un "no deal" avec l'UE.
UE : vaccination au 27 décembre
La campagne de vaccination dans l'UE devrait commencer dimanche 27 décembre. En France, "quelques dizaines" de personnes seront vaccinées dimanche 27 décembre dans plusieurs maisons de retraite.
Le laboratoire allemand BioNTech, à l'origine avec Pfizer du premier vaccin contre le COVID-19 autorisé au monde, a assuré être capable de fournir un nouveau vaccin "en six semaines" en cas de mutation du virus comme celle détectée au Royaume-Uni. Celle-ci a également été détectée en Belgique "début décembre", ont indiqué les autorités sanitaires belges.
Pour faire face à une croissance "extraordinaire" des cas de nouveau coronavirus, l'Irlande va se reconfiner du 24 décembre au 12 janvier, avec certains assouplissements et des exceptions pour les fêtes de Noël.
Biden et Fauci vaccinés
Aux États-Unis, où une autorisation d'urgence a été accordée aux vaccins de Pfizer-BioNTech et Moderna et où la campagne a déjà démarré, le président élu Joe Biden et l'immunologue Anthony Fauci, nommé conseiller sur le COVID-19 par M. Biden après avoir été membre de la cellule de crise de Donald Trump, ont reçu une première dose de vaccin devant les caméras de télévision.
Joe Biden a annoncé mardi 22 décembre qu'il demanderait l'an prochain au Congrès de voter un nouveau plan de soutien à l'économie américaine, durement affectée.
Le président américain Donald Trump a de son côté rejeté mardi 22 décembre le plan de relance de quelque 900 milliards d'USD adopté par le Congrès, le qualifiant de "honte" et réclamant une augmentation du montant des chèques envoyés aux familles.
Sur Twitter, les autorités sanitaires de Dubaï ont annoncé une campagne gratuite de vaccination au Pfizer-BioNTech, qui commencera mercredi 23 décembre.
En Inde, l'État de Maharashtra a imposé des couvre-feux dans ses villes, dont Bombay, ville de 12,5 millions d'habitants, comme précaution face au nouveau variant.
La pandémie a fait au moins 1.703.500 morts dans le monde, selon un bilan établi par l'AFP mardi 22 décembre. Plus de 77.272.040 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l'épidémie, dont une partie a souffert de graves complications.
L'ancien défenseur de l'Italie et de l'Inter Mauro Bellugi, 70 ans, a ainsi révélé mardi 22 décembre qu'il a été amputé des deux jambes en raison de complications liées au coronavirus.