Nguyên Tân Dung a affirmé que son gouvernement résoudrait les difficultés et aurait des politiques d'encouragement et d'assistances financières aux projets d'investissement à l'étranger. Il a demandé aux investisseurs nationaux au Cambodge de respecter la loi et les coutumes locales afin de renforcer les relations entre les 2 pays.
Lors de cet événement, le Premier ministre cambodgien Samdec Hunsen a informé que son pays appliquait des politiques ouvertes envers tous les investisseurs, y compris les étrangers, et appelait à l'investissement dans tous les secteurs dont la banque, l'assurance et les télécommunications - des domaines où en général, dans le monde, il n'est pas permis de fonder une entreprise à capital 100% étranger.
Selon le ministre vietnamien du Plan et de l'Investissement Vo Hông Phuc, ces derniers temps, les entreprises vietnamiennes ont étudié activement l'environnement d'investissement et ont mis en oeuvre des projets d'envergure au Cambodge. Depuis 2006, le nombre de projets vietnamiens au Cambodge a augmenté nettement pour atteindre 63 projets, d'un montant de près de 900 millions de dollars. Le Cambodge est devenu un des 3 plus grands marchés recevant des investissements vietnamiens à l'étranger.
L'Association des investisseurs vietnamiens au Cambodge a été récemment fondée et ses membres sont des groupes économiques et entreprises d'envergure du Vietnam. Le président de l'association Trân Bac Hà a informé que les investissements vietnamiens étaient essentiellement dans la prospection et l'exploitation des produits minéraux et pétroliers, la construction des centrales hydroélectriques et des réseaux électriques, la plantation d'hévéas, le développement des infrastructures de communication, la banque et l'assurance. Des projets d'envergure ont été mis en route par la Compagnie générale des télécommunications de l'Armée (150 millions de dollars), la Compagnie par actions d'investissement et de développement du Cambodge (100 millions de dollars) - une coopération entre la banque vietnamienne BIDV et la société Phuong Nam -, le groupe Hoàng Anh Gia Lai (73 millions de dollars), la compagnie Nam Sao (65 millions de dollars)...
Selon Tran Bac Hà, les investisseurs souhaitent la mise en oeuvre des accords de coopération dans l'investissement, le commerce, les sciences et technologies, surtout l'Accord de garantie des investisseurs vietnamiens au Cambodge. Ces derniers ont demandé la permission d'envoyer des travailleurs vietnamiens au Cambodge pour servir dans les projets nécessitant un grand nombre de travailleurs...
Lors de cette conférence, nombre de textes importants ont été signés, outre des engagements d'investissement au Cambodge s'élevant à 6 milliards de dollars de la part d'entreprises vietnamiennes.
Objectif de 2 mds d'USD d'échanges commerciaux
Le Cambodge est un marché potentiel pour les produits vietnamiens. Grâce aux politiques d'encouragement au développement commercial de la part des 2 gouvernements, l'objectif d'échanges commerciaux bilatéraux est réalisable.
Le Vietnam et le Cambodge partagent 1.137 km de frontières le long de 10 provinces vietnamiennes et 9 cambodgiennes. Les 2 pays présentent des caractéristiques économiques, sociales et culturelles similaires. Les dirigeants de haut rang des 2 pays ont autorisé l'ouverture d'une dizaine de portes frontières pour renforcer les relations économiques, commerciales et socioculturelles bilatérales. Nombre de zones économiques frontalières ont été fondées. Des infrastructures sont construites permettant le renforcement des échanges commerciaux.
Les relations économiques bilatérales se développent fortement ces derniers temps. Les échanges commerciaux ne cessent d'augmenter, de 180 millions de dollars en 2000 à 1,6 milliard de dollars en 2008. L'an dernier, sous l'influence de la crise économique mondiale, ce chiffre a diminué de 18,7%, soit 1,3 milliard de dollars. Pourtant, rien que sur les 2 premiers mois de l'année, les échanges commerciaux s'élevaient à 264,7 millions de dollars, soit une hausse de 54,8% en glissement annuel.
Alors, l'objectif annuel de 2 milliards de dollars est réalisable. Mais il nécessite des efforts des organisations de promotion commerciale, des organisateurs d'exposition, et des services de gestion étatique ainsi que des autorités provinciales qui doivent donner des conditions favorables aux exportateurs. Pour leur part, les entreprises doivent étudier le marché cambodgien, l'habitude et les coutumes des consommateurs locaux. Le ministère de l'Industrie et du Commerce détermine que le Cambodge est un marché important et potentiel, c'est pourquoi il créera des conditions favorables aux entreprises via l'organisation des programmes de promotion commerciale et de publicité.
Avis d'experts
* Nguyên Duy Tho, directeur de la compagnie Viettel Cambodge
Actuellement, Viettel occupe 25% des parts de marché de la téléphonie mobile, 60% du marché de la téléphonie fixe et 60% en matière d'internet à haut débit au Cambodge. Elle élargira ses investissements à d'autres secteurs en dehors des télécommunications. Elle espère une "explosion" du marché avec le développement prochain des services 3G.
* Doàn Nguyên Duc, président du groupe Hoàng Anh Gia Lai
Le Cambodge est un marché potentiel. Les entreprises peuvent y investir dans 3 secteurs : exploitation minière, culture des plantes industrielles surtout l'hévéa, l'hydroélectricité. La stratégie de Hoàng Anh Gia Lai est de cultiver 50.000 ha d'hévéas dans les 3 pays indochinois dont 20.000 ha au Cambodge. C'est le moment favorable pour investir dans ce pays car il est en développement et les entreprises ne rencontrent pas trop de concurrences. Les formalités administratives sont simples. Nous investirons 200 millions de dollars dans ces 3 secteurs au Cambodge et les produits seront pour la plupart exportés.
* Hoàng Cao Tri, directeur général adjoint de la Compagnie par actions Acecook Vietnam
Pour conquérir le marché cambodgien, les entreprises vietnamiennes doivent étudier les habitudes de consommation des habitants locaux pour construire une stratégie de marketing et de prix convenable. Elles doivent aussi être propriétaires de la marque "Les produits vietnamiens de haute qualité" et chercher des distributeurs locaux ou fonder des bureaux de représentation. Elles peuvent coopérer pour créer des magasins et supermarchés pour s'entraider. Cependant, les entreprises subissent maintenant une taxe d'importation de 30-40%. C'est pourquoi les 2 pays devraient signer rapidement un accord commercial pour favoriser davantage les activités des entreprises.
* Nguyên Minh Tâm, directeur général adjoint de la Sacombank
Mobiliser les fonds sur le marché cambodgien est difficile car le revenu des habitants locaux reste faible et ils n'ont pas l'habitude d'utiliser les services bancaires. Les entreprises locales préfèrent les banques domestiques. Mais c'est un bon moment pour que les investisseurs vietnamiens, dont la Sacombank, élargissent leurs activités.
* Tran Van Muoi, président du conseil d'administration du Groupe d'engrais 5 étoiles
Le secteur agricole cambodgien utilise des engrais domestiques mais nous pouvons toujours espérer de ce marché. Récemment, nous avons investi 65 millions de dollars pour une usine d'engrais 5 étoiles au Cambodge, d'une production annuelle de 350.000 tonnes. Une fois achevée, cette usine répondra à 80% des besoins du marché et nous prévoyons un chiffre d'affaires annuel de 2.000-3.000 milliards de dôngs.
* Trân Bac Hà, président du conseil d'administration de la Banque d'investissement et de développement du Vietnam (BIDV)
C'est un bon moment pour les investisseurs vietnamiens au Cambodge. D'après moi, ils doivent renforcer leurs investissements dans les secteurs de l'engrais, du pétrole, de l'agroalimentaire et des produits de consommation. Les producteurs d'engrais peuvent s'associer pour éviter la concurrence intérieure. Les investisseurs dans le secteur pétrolier doivent, quant à eux, élargir leur réseau des stations-services.
Hà Minh/CVN