Rencontre avec une femme copilote de 26 ans

En dépit des réticences de sa famille, Trân Trang Nhung, une élégante Hanoïenne de 26 ans, a tout fait pour devenir pilote. Elle est aujourd’hui la première femme officier pilote de ligne du Vietnam à bord d’un Airbus 321 de 200 sièges.

 

Trang Nhung a suivi un an de formation au Vietnam et deux ans en France.
Photo : VTC/CVN


À première vue, Trân Trang Nhung fait plutôt penser, de par son apparence, à un mannequin qu’à une femme officier pilote de ligne. Le visage rayonnant, la stature élégante et un regard étincelant, cette Hanoïenne, mariée et mère d’un petit garçon, occupe actuellement le siège de droite au sein du cockpit de Vietnam Airlines depuis quatre ans, avec 2.000 heures de vol au compteur sans le moindre incident à signaler. Trang Nhung est devenue la première femme copilote au Vietnam aux manettes d’un Airbus 321 de 200 sièges de Vietnam Airlines.
Une volonté à toute épreuve
Trang Nhung se souvient du parcours qui l’a menée jusque là. Il y a sept ans, en réservant des places pour les vacances en famille sur le site web de Vietnam Airlines, elle a lu l’annonce de recrutement des apprenants féminins du Centre de formation de pilotes. Le rêve de devenir pilote a alors fait surface en elle. Après les concours d’entrée à l’École polytechnique de Hanoi - chose qu’elle a faite pour contenter ses parents - Trang Nhung a posé discrètement sa candidature aux épreuves de Vietnam Airlines sans les en informer. Peu après, deux nouvelles lui sont parvenues en même temps : l’une annonçant son admission à l’École polytechnique et l’autre qu’elle avait réussi les épreuves de Vietnam Airlines.
«À ce moment là, j’ai dit à ma mère que j’allais m’orienter vers le métier de pilote. Elle a protesté vivement, pleuré même, de peur de me voir subir la pression et les difficultés liées à ce métier», raconte-t-elle.
À 18 ans, la jeune femme quitte le doux cocon familial et s’installe à Hô Chi Minh-Ville, où se trouve le Centre de formation et d’entraînement des pilotes de Vietnam Airlines. «Parmi les 20 apprenants, j’étais la seule fille. Mais j’ai réussi l’entraînement en centrifugeuse devant les yeux ébahis des 4-5 garçons costauds qui avaient raté ce test avant moi. Un sacré souvenir», s’exprime-t-elle.
Après un an de formation dans le pays, Trang Nhung est ensuite partie deux ans en France suivre des cours dispensés en anglais. «Mon maître était un Français qui a piloté de longues années des avions militaires. Il était extrêmement sévère. Il m’a appris des choses dont je n’aurais jamais eu vent si je n’avais pas exercé ce métier. Comme par exemple qu’en observant la couleur des nuages, on peut estimer leur hauteur ainsi que les possibilités de les traverser ou non», explique-t-elle.
Franc success
Les frais de formation des pilotes sont élevés. Cela ne veut pas pour autant dire que lorsque l’on est admis à l’école, l’on sera automatiquement pilote. Loin s’en faut. Après ses deux années de formation dans l’Hexagone, Trang Nhung est revenue et a été admise officiellement à Vietnam Airlines pour une place de copilote.

Avec son mari dans le cockpit. Photo : VTC/CVN


D’après Trang Nhung, dans ce métier, le pilote, qu’il soit commandant de bord ou copilote, doit préparer et programmer avec la plus grande rigueur son vol car les impératifs de sécurité sont évidemment maximum pour le transport de voyageurs. Il faut surveiller constamment la situation météorologique, dialoguer avec les tours de contrôle, veiller à la consommation de carburant, et être à même de faire face aux imprévus en gardant son sang froid, ce quelle que soit la situation.
«Il s’agit d’un métier prestigieux mais difficile qui exige une résistance physique et nerveuse à toute épreuve», nous dit-elle.
«Être pilote demande de parfaire ses connaissances en continu. Tous les six mois, une mise à jour des compétences techniques de pilotage est nécessaire, car les appareils sont de plus en plus sophistiqués. Il faut aussi disposer de notions de secourisme pour intervenir en cas de problème à bord. C’est indispensable», souligne-t-elle.
Avec ses efforts et son talent, récemment, Trang Nhung est devenue la première femme copilote du Vietnam à bord d’un A321 de 200 places.
Aujourd’hui Hanoi, demain Paris, Londres la semaine prochaine... Le métier de pilote de ligne est fascinant. Mais, d’après elle, ce professionnel du ciel doit garder les pieds sur terre car il est responsable de la vie de centaines de passagers.
Sortie du cockpit, Trang Nhung redevient une femme de la vie ordinaire avec sa petite famille : «Je bénéficie de deux jours de congés pour une semaine de vol consécutive et de trois jours de congés pour dix jours de vols consécutifs. Congés que je consacre intégralement à ma famille», confie-t-elle.
L’avantage est que Trang Nhung est parfaitement comprise par sa famille : son mari de 27 ans est en effet le plus jeune commandant de bord de Vietnam Airlines, son beau-père est aussi un pilote expérimenté et actuellement chef-adjoint de l’État major général de l’Armée populaire du Vietnam, et son frère est également pilote.

Linh Thao/CVN

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