Reines, sirènes et muses guident la Fashion Week de New York

Subjuguée par les sirènes piercées de Rodarte, l'ombre de Marie-Antoinette chez Vera Wang et de Françoise Gilot, muse de Picasso, chez Tory Burch, la Semaine de la mode new-yorkaise s'est laissée emporter mardi 9 septembre par un défilé de femmes mythiques.

>>La Fashion week de New York démarre sur les chapeaux de roue

Au sixième jour des shows new-yorkais, les sœurs Mulleavy, dont les créations risquées et branchées brillent depuis presque 10 ans sur les tapis rouges hollywoodiens, sont allées chercher sous la mer leur inspiration.

Leurs cheveux blonds ou noir jais dans les yeux, moulées dans de courtes robes lamées assorties de tulle en "écume perlée" ou d'une cascade de strass brodés, les femmes Rodarte prennent un aspect presque gluant, mais sont terriblement féminines.

Un modèle présente une création de Tory Burch lors de la Fashion Week à New York le 9 septembre.

Élégamment déjanté

"Les petites flaques de marée et les mondes sous-marins. Nous pensions à cette vie-là, avec les anémones de mer, les oursins, les petits bassins rocheux dans l'océan" où se lovent "des sirènes", a détaillé Laura Mulleavy, à l'issue du défilé.

Sur le terrain des accessoires, outre une série de fines bottines à talons plus ou moins hautes lacées sur le tibia ou à la cheville, les créatrices ont aussi tapé fort du côté des bijoux en habillant le sourcil féminin de mille piercings. Un pari métallique étonnant mais réussi : rarement un regard n'a semblé plus irréel et élégamment déjanté.

Plus tôt, chez Vera Wang, le ton était plus princier mais tout aussi féminin, dans un décor façon jardin parisien des Tuileries, avec des petits graviers au sol et des buis noircis et taillés, d'où s'élançaient les modèles.

Même si ce n'est pas Versailles, la créatrice d'origine chinoise dit avoir vu dans sa collection printemps-été 2015 "l'esprit et l'extravagance et la féminité, mais aussi la faiblesse et la fierté de Marie-Antoinette".

D'inspiration mi-boudoir, mi-bohème, le noir s'impose d'entrée, avec beaucoup de froncé, ruché, de gros plis strictement ceinturés, sur des mini jupes ou pantalons de crêpe double face, des tops bandeau, des vestes asymétriques, des volumes ultra courts et de complexes superpositions.

Beaucoup de passementerie aussi, sur le dos des vestes, des robes trapèze lourdement chargées de pierres et cristaux Swarovski, avant qu'une nouvelle silhouette n'émerge, plus longue, légère, plus libre, pour des robes de soie fleurie jusqu'au sol et jupons de tulle.

Dans la matinée, la designer américaine Tory Burch, maîtresse du haut-de-gamme accessible, avait été inspirée par une autre femme d'envergure pour sa nouvelle collection : la peintre française, muse et maîtresse de Picasso, Françoise Gilot.

Serena Williams tente la mode

Sa collection, fraîche et comme toujours très portable, déclinait les imprimés noir et blanc ou moutarde, les fines rayures, mais aussi les beige, marine et rouge, pour des jupes et robes hésitant entre l'intrépidité d'une mini-jupe et la sagesse sous le genou.

Des imprimés très graphiques sur petites vestes en jacquard, des T-shirts bleu-blanc-rouge délavés sur petits shorts en soie, assortis de pulls ras-de-cou torsadés indémodables en coton blanc et de robes ou jupes frangées, donnaient à l'ensemble de la collection beaucoup de charme, et une pointe de désuétude.

Pourquoi François Gilot? "J'adore l'idée qu'elle soit une femme si forte", a-t-elle expliqué. Outre son magnétisme, si cher à Pablo Picasso, "elle était elle-même une artiste incroyable", a-t-elle insisté.

Autre figure féminine d'envergure, la championne de tennis américaine Serena Williams, se lançait elle-même sur le terrain plus glamour, mais tout aussi périlleux, de la mode, mardi après-midi 9 septembre.

Tout juste auréolée de sa 18e victoire en Grand Chelem, remportée dimanche 7 septembre à l'US Open de New York, la sportive, vêtue d'une veste léopard ajustée, a présenté aux New-Yorkais une collection chic et sportive, mêlant des couleurs vives et des coupes très portables.

La grande prêtresse new-yorkaise de la mode Anna Wintour, rédactrice en chef du Vogue USA, s'était déplacée pour saluer ces premiers pas.

Marc by Marc Jacobs, MM6, Sophie Theallet étaient aussi au programme de cette sixième journée de la Fashion week.

AFP/VNA/CVN

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