Une de ses représentantes, LeeAnet Noble, a conquis le couturier américain Rick Owens à Paris l'automne dernier. Elle revient à New York vendredi 12 septembre à l'occasion de la Fashion week.
Dans le studio de Washington où elle répète son spectacle, la jeune femme de 30 ans joue des percussions mais parfois il n'y a pas de musique. Les claquements des mains et des pieds qui font vibrer le sol suffisent à rythmer les mouvements.
Les danseuses américaines Khadijah Nimrod (centre) et Maya Macon répètent à Washington le 6 septembre avant de se produire vendredi 12 septembre. |
Le stepping est né aux États-Unis au début du XXe siècle au sein des fraternités étudiantes noires comme un chant de ralliement, pour "exprimer leur unité, l'esprit de leur organisation", selon Elizabeth Fine, professeur en sciences humaines et auteur d’un livre sur cette danse.
"Tous ensemble, tous ensemble", martèle aux jeunes filles essoufflées la mère de LeeAnet, l'artiste Lauretta Malloy, qui a conçu avec elle la chorégraphie.
Ses racines remontent au temps des plantations, quand les propriétaires (blancs) interdisaient aux esclaves d'utiliser des tambours. "Ca a permis de trouver un moyen créatif de faire revenir les rythmes. D’où les claquements de main, les pas frappés, les mouvements de pieds", explique LeeAnet.
Pour Mme Fine, "c'est une manière de célébrer l'identité noire aux États-Unis, la communauté noire".
En Afrique du Sud, le stepping a pris la forme de la "gumboot dance", danse des bottes que portaient les mineurs. Comme ces derniers n'avaient pas le droit de communiquer entre eux, ils frappaient leurs bottes dans une sorte de langage codé.
Danse intense par sa cadence et ses mouvements brusques, elle n'a pourtant pas vocation à véhiculer un message politique. "Les fraternités se sont énormément impliquées dans les mouvements des droits civiques mais le stepping n'était pas au cœur de cette lutte", explique le fondateur de la compagnie de danse Step Afrika, C. Brian Williams.
AFP/VNA/CVN