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Le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis (gauche) et le ministre bulgare des finances |
Le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis (gauche) et le ministre bulgare des finances Vladislav Goranov. |
"Nous espérions arriver à un compromis (aujourd'hui) mais davantage de temps est nécessaire (...) Il est probable que l'on y parvienne en mai", a déclaré le ministre bulgare des Finances Vladislav Goranov, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union, lors de la conférence de presse finale à Bruxelles.
"Un accord est attendu depuis longtemps", s'est emporté quant à lui le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, ne cachant pas son impatience.
Pour le secrétaire d'État allemand aux Finances, Jens Spahn, en revanche, "la décision n'était pas encore mûre". "Il s'agit d'éviter de faire payer le contribuable pour les pertes (essuyées par les banques, NDLR)", a-t-il dit à la fin de la réunion.
La Bulgarie ambitionnait d'arriver mardi 13 mars à une position commune des 28 pour pouvoir démarrer les négociations sur la question avec le Parlement européen, qui avait prévu d'arrêter sa position en mai.
Or, emmené par l'Allemagne, un premier bloc de pays, ceux du Nord, a des exigences élevées en matière de fonds propres des banques et de respect de critères, tandis que ceux du Sud craignent que si l'on pousse trop loin les mesures de réduction des risques, cela ne tue leurs banques, a expliqué une source à l'AFP.
"Pour nous, la réduction des risques passe avant le partage des risques", a dit clairement le ministre autrichien des Finances, Hartwig Löger, en arrivant à la réunion, alors que son homologue espagnol, Román Escolano, a plaidé pour "mener en parallèle" la réduction des risques et leur mutualisation.
Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a reconnu mardi 13 mars matin que "les conditions politiques n'étaient malheureusement pas réunies dans certains pays" pour adopter le paquet bancaire, faisant notamment allusion à l'Allemagne, dont le gouvernement doit entrer en fonction mercredi 14 mars après six mois d'imbroglio politique, mais aussi à l'Italie, qui est à la peine pour former un gouvernement après une percée populiste aux dernières élections.
Tant que ces pays du Nord n'obtiendront pas des garanties sur la réduction des risques de la part de leurs voisins du Sud, ils rechigneront à avancer sur toute mutualisation. Car ils craignent notamment de devoir payer en cas de faillite bancaire pour des établissements financiers du sud, qu'ils estiment mal gérés.
Mais le temps presse, comme l'a souligné M. Dombrovskis, les leaders européens ayant prévu d'arriver à des résultats concrets sur l'approfondissement de l'Union économique et monétaire en juin.
Le commissaire letton a annoncé mardi 13 mars qu'il allait apporter sa pierre à l'édifice mercredi 14 mars en présentant "un paquet de propositions sur les créances douteuses qui contribuera à rendre les banques plus sûres".