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Taxes américaines
L'UE prête à "se défendre", Trump veut discuter barrières douanières

L'UE a promis lundi 12 mars de se défendre face à ceux qui veulent l'"intimider" par des mesures protectionnistes au moment où Donald Trump menace de lourdes taxes ses industries sidérurgique et automobile.

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Le Président américain Donald Trump le 10 mars à Washington
Photo : AFP/VNA/CVN

Mais elle espère encore éviter "une guerre commerciale" avec Washington. "Nous avons vu récemment comment (le protectionnisme) est utilisé comme une arme pour nous menacer et nous intimider. Mais nous n'avons pas peur et nous nous défendrons contre les intimidateurs", a affirmé lundi 12 mars la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, sans toutefois directement mentionner les États-Unis ou M. Trump.

Le président américain a pour sa part assuré dans un tweet que son secrétaire au Commerce Wilbur Ross allait discuter avec des représentants européens de "l'élimination des importantes barrières douanières et tarifs qu'ils utilisent contre les USA". "C'est injuste pour notre agriculture et notre secteur manufacturier", a-t-il estimé, sans donner de précisions.

La Commission européenne n'a fait aucun commentaire sur cette annonce, mais son vice-président Jyrki Katainen avait clairement indiqué vendredi 9 mars que si l'UE était ouverte "au dialogue" avec Washington, elle n'avait pas l'intention de s'engager dans "une négociation commerciale" ou de faire "des concessions".

Malgré les mises en garde des partenaires commerciaux des États-Unis, Donald Trump a formalisé jeudi dernier sa décision d'imposer des taxes à l'importation de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium. Elles doivent entrer en vigueur d'ici une dizaine de jours.

"Escalade"

L'UE exige d'être exempté de ces mesures, comme le seront le Canada et le Mexique. Des premières discussions samedi dans la capitale belge entre les Européens et le représentant américain au commerce, Robert Lighthizer, en présence également du ministre japonais de l'Économie, Hiroshige Seko, se sont avérées infructueuses.

Pire, quelques heures plus tard, le président américain exigeait "l'abandon" par l'UE des barrières douanières et règlementaires sur les produits américains pour l'exempter des taxes sur l'acier et l'aluminium. "S'ils abandonnent leurs horribles obstacles et leurs droits de douane sur les produits américains, nous abandonnerons les nôtres. Sinon, nous taxons les voitures, etc. Honnête !", a-t-il écrit sur Twitter. Les Européens ont été surpris par ces déclarations et leur imprécision.

L'Europe a exporté en 2017 vers les États-Unis pour 5,3 milliards d'euros d'acier et pour 1,1 milliard d'euros d'aluminium.

"Nous attendons toujours des éclaircissements", a rappelé Mme Malmström lundi 12 mars. "Aucune réunion physique n'est programmée (cette semaine) mais bien entendu, nous sommes constamment en contact" avec les Américains, a-t-elle ajouté. "Les États-Unis et l'UE ne peuvent en aucun cas entrer dans une escalade commerciale", a prévenu le nouveau ministre espagnol de l'Économie, Roman Escolano, en arrivant à une réunion avec ses collègues de la zone euro à Bruxelles, résumant le sentiment général dans l'UE.

"Nous voulons éviter une guerre commerciale", a ensuite insisté son homologue allemand Peter Altmaier. Donald Trump dénonce en particulier les droits de douane de 10% imposés par l'UE sur les véhicules, alors que les droits américains sont de 2,5%.

"Camions et pick-ups"

"Pour les pays avec lesquels nous n'avons pas d'accord de libre-échange, les droits de douane sont de 10% sur les voitures, c'est vrai", a affirmé Mme Malmström. "Mais les États-Unis ont des droits très importants, de 25%, sur les camions et les pick-ups", a-t-elle ajouté, rappelant que les négociations avec Washington en vue d'un accord de libre-échange (TTIP ou Tafta), gelées depuis l'arrivée de M. Trump, avaient pour objectif d'éliminer toutes ces taxes.

Les taxes douanières entre l'UE et les États-Unis s’élèvent - selon l'Union - en moyenne à 3%. L'UE a préparé des contre-mesures si Donald Trump persiste dans ses intentions. La plus immédiate, applicable en trois mois, consisterait à lourdement taxer, en guise de rétorsion, certains produits américains emblématiques - dont Bruxelles a établi une liste - comme les jeans, les motos de grosse cylindrée et le beurre de cacahuète.

L'UE envisage également de mettre en œuvre des mesures dites "de sauvegarde" pour protéger son industrie des importations étrangères d'acier et d'aluminium. Elle prévoit, enfin, de déposer, le cas échéant, une plainte devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC), estimant que les mesures prises par les États-Unis, sous couvert de protéger la sécurité nationale, ne servent qu'à avantager leurs entreprises.

AFP/VNA/CVN

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