Depuis quelques années, l'investissement dans l'immobilier diminue, et cette tendance se confirme en 2011 avec, au 20 juin dernier, seulement 275 millions des 5,66 milliards de dollars d'IDE pour ce secteur. Selon Phan Huu Thang, directeur du Centre d'étude de l'IDE, c'est en glissement annuel le montant le plus faible de ces cinq années.
La cause de ce phénomène mise en avant par Savills Vietnam est la crise économique mondiale qui a conduit les investisseurs étrangers à privilégier les projets dans leur pays. La plupart de l'IDE sur le marché immobilier vietnamien est originaire de Singapour avec des entreprises telles que Keppel, Sembcorp, Mapletree ou Capital Land. Les autres investisseurs se limitent à poursuivre leurs précédents projets dont la réalisation s'inscrit sur un long terme. Les fonds étrangers comme VinaCapital, Indochina Land, Dragon Capital ou Prudential connaissent des difficultés à décaisser les capitaux, d'où des investissements plus difficiles.
Des spécialistes en économie souligne que si le gouvernement continue de simplifier les formalités administratives, les investisseurs rencontreront toujours des problèmes en termes de qualité des services et des infrastructures, de faible qualification du personnel, etc. Ainsi Matthew Powell, directeur exécutif de la compagnie Three Temples, confie : "Suivant les conditions pratiques des investisseurs étrangers, les problèmes sont un temps d'approbation des projets encore long et les prix du foncier élevés. En cette conjoncture économique difficile dans le monde entier, les investisseurs sont d'autant plus prudents avant de décider de toute opération".
Dans son rapport intitulé "Des défis pour la croissance" rendu public fin juin, CBRE Vietnam estime que le Vietnam n'est pas encore devenu une destination attrayante pour les organisations internationales car avec les conséquences de la dernière crise, la demande sur le marché a nettement baissé, particulièrement dans le segment de l'immobilier haut de gamme qui est occupé majoritairement par des groupes étrangers.
Néanmoins, selon Savills Vietnam, la demande sur le marché pour l'immobilier situé dans les centres urbains demeure très élevée, en raison d'un niveau de vie de la population ayant progressé ainsi que d'une très forte urbanisation. La clientèle doit réserver à l'avance dans beaucoup de projets en cours de réalisation, et Savills Vietnam prévoit en conséquence un prochain retour des investisseurs dans ce segment.
Minh Hà/CVN