Des personnes font la queue devant un office d'emploi à Madrid. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Plongée dans une récession qui ne devrait pas connaître de répit en 2013, soumise à une cure d'austérité inédite qui mine le retour à l'emploi, l'Espagne a annoncé le 25 avril une nouvelle progression du chômage, avec plus de six millions de sans-emploi et un seuil historique de 27,16%, à peine en-dessous de la Grèce (27,2%), le niveau le plus haut dans le monde industrialisé.
En France, sans perspectives de croissance, le nombre de demandeurs d'emplois a progressé en mars pour le 23e mois consécutif, atteignant le record de 5,033 millions de chômeurs.
Face à l'urgence de la situation, le chef de l'État français a appelé au "rassemblement du pays" autour de ce dossier "essentiel", tout en maintenant son "objectif" d'inverser "à la fin d'année" la courbe du chômage.
En visite à Pékin, il a affirmé que son déplacement servait aussi la bataille pour l'emploi en France. "Ce que je veux, c'est que les Français puissent se rassembler sur cette seule cause nationale : la lutte contre le chômage. C'est le seul rassemblement qui convienne", a-t-il souligné devant la presse.
Le taux de chômage en France atteignait 10,6% fin 2012, un chiffre inférieur au record de 1997 (11,2%), en raison de l'augmentation de la population active entre ces deux dates. Et le Fonds monétaire international (FMI) table sur une poursuite de la flambée, pour atteindre 11,6% en 2014.
"Cette situation est le résultat d'une hausse ininterrompue depuis maintenant cinq ans (...). C'est cette tendance, lourde, que notre pays doit renverser", a souligné le ministère français du Travail.
Le président Hollande est également confronté à des sondages désastreux avec seulement 25% de Français satisfaits de son action, un niveau inférieur à celui de son prédécesseur de droite Nicolas Sarkozy, lorsqu'il était au plus bas pendant son mandat.
Le chiffre est "dramatique"
En Espagne, le chômage a bondi à la fin mars de plus d'un point, après 26,02% au dernier trimestre 2012 : ce chiffre dément les propos optimistes tenus le 24 avril par le Premier ministre Mariano Rajoy, qui avait prédit la hausse "la plus faible de ces dernières années".
Le chiffre est "dramatique", a d'ailleurs reconnu la secrétaire d'État à l'Emploi, Engracia Hidalgo.
Le pays de 47 millions d'habitants compte désormais 6.202.700 chômeurs, soit 237.400 personnes de plus qu'au trimestre précédent.
L'Institut national de la statistique souligne que cette nouvelle flambée du chômage touche "presque toutes les tranches d'âge, particulièrement les 25-29 ans" qui perdent 69.900 emplois, et "presque toutes les régions", avec un record à 36,87% pour l'Andalousie.
La situation est particulièrement grave chez les plus jeunes, avec 57,22% de chômeurs parmi les 16-24 ans, contre 55,13% au trimestre précédent, un phénomène qui pousse de très nombreux jeunes Espagnols, souvent diplômés, à partir pour l'étranger à la recherche d'un emploi.
AFP/VNA/CVN