La région Asie-Pacifique se doit de prendre des mesures pour parvenir aux objectifs de réduction de la pauvreté malgré un contexte économique mondial difficile. |
Le rapport de la Commission économique et sociale de l'ONU pour l'Asie-Pacifique (Escap) publié le 18 avril prévoit une croissance de 6,0% pour la région en 2013. Beaucoup moins bien que les 7,8% de 2010-2011, mais mieux que les 5,6% de l'an dernier, grâce notamment à "une amélioration attendue de la demande mondiale" liée à la reprise aux États-Unis et dans certaines économies émergentes, selon l'ONU.
La Chine, deuxième économie mondiale, devrait enregistrer une croissance de 8% cette année, contre 7,8% en 2012, alors que l'Inde devrait rebondir à 6,4% contre 5% l'an dernier, a ajouté le rapport. Malgré un contexte économique mondial difficile, la région Asie-Pacifique se doit de prendre des mesures pour parvenir aux objectifs de réduction de la pauvreté, a insisté de son côté la sous-secrétaire de l'ONU, Noeleen Heyzer.
563 millions de personnes sous-alimentées
"L'heure n'est pas à la complaisance (...). La nécessité d'un modèle de développement socio-économique plus complet et plus durable continue d'être critique", a-t-elle indiqué dans ce rapport annuel. La région "abrite toujours plus de 800 millions de personnes vivant dans une pauvreté extrême, 563 millions de personnes sous-alimentées et plus d'un milliard de travailleurs occupant un emploi vulnérable", a-t-elle ajouté.
Avec une croissance plus limitée, qui devrait devenir la "norme", l'ONU a ainsi appelé les gouvernements d'Asie-Pacifique à dépenser plus dans des politiques de lutte contre la pauvreté et d'encouragement de la croissance.
Selon le rapport, créer un salaire minimum, garantir un nombre minimal de jours travaillés pour les pauvres et mettre en place des systèmes de retraites, de santé et d'éducation d'ici à 2030, coûterait aux pays concernés 5 à 8% de leur PIB. S'ils ne le font pas, les risques d'un accroissement de la pauvreté sont grands, a-t-il mis en garde.
L'ONU a salué la Thaïlande pour avoir largement augmenté le salaire minimum, à 300 bahts par jour (environ 8 euros), et la Chine pour avoir rééquilibré son économie vers moins d'exportations et plus de consommation intérieure. "La bonne nouvelle est que l'Asie-Pacifique a déjà commencé à repenser et à se réinventer", a commenté Heyzer.
AFP/VNA/CVN