Sur l'année, la Bourse de Francfort a gagné 23%, Paris 22,32% et Londres 22,07%. Le Dow Jones, l'indice vedette de la Bourse de New York, enregistrait le 31 décembre en milieu de séance une hausse annuelle de 19,53%, et l'indice technologique Nasdaq, de 44,85%.
En Chine, le rebond de la Bourse a été encore plus spectaculaire. Shanghai a repris 80% en un an, Hong Kong 52%. À Tokyo, l'indice vedette Nikkei a bondi de 19,04% en 2009.
L'année a été marquée par les extrêmes. Aux États-Unis, le pessimisme exacerbé des 3 premiers mois de l'année avait précipité les indices à leurs plus bas niveaux depuis le printemps 1997 pour le Dow Jones, et l'automne 1996 pour l'indice élargi Standard and Poor's 500. "Ouf! On a évité la catastrophe. Les marchés ont été sauvés d'une dépression profonde par l'intervention massive des gouvernements et des banques centrales, qui ont injecté des liquidités dans le système financier en agonie", résume Grégori Volokhine, directeur du cabinet d'analyse Meeschaert à New York. "La confiance n'est pas revenue sur les marchés. Pour preuve, les investisseurs ont vendu des actions pour acheter des obligations", tempère toutefois Marc Pado, analyste à la Cantor Fitzgerald à New York.
Selon lui, "ce qui a disparu, c'est la peur de l'effondrement du système financier".
Les Bourses ont commencé l'année d'humeur sombre, ce qui a poussé la plupart des marchés au printemps à des plus bas historiques.
Les investisseurs, déroutés par la chute de la banque américaine Lehman Brothers, redoutaient alors une nationalisation des institutions financières, qui avaient reçu des aides massives de la part des États pour surmonter la crise.
Par la suite, les places financières ont amorcé une remontée inattendue, grâce aux premiers résultats probants des plans de relance mis en place par les gouvernements et des performances encourageantes des entreprises. Mais l'éventualité d'une faillite de l'émirat de Dubaï fin novembre dernier a de nouveau semé, pendant quelques jours, la panique.
La plupart des places financières ont fini par récupérer une grande partie de leurs pertes de 2008, et certaines, comme Londres, ont même renoué avec leur niveau d'avant la chute de Lehman Brothers.
En Europe, la Bourse de Lisbonne s'est appréciée de 34% sur l'année, Bruxelles de 31%, Madrid de 30%, Amsterdam de 36,34%, Milan de 19,47% et la Bourse suisse de plus de 18%.
Constat identique dans le Golfe où tous les marchés ont enregistré des gains sur l'année.
En Amérique du Sud, la Bourse de Sao Paulo a progressé de 82% sur l'année.
Face à cette embellie boursière, la plupart des économies mondiales sont restées ternes. Hormis les pays émergents tels l'Inde, le Brésil ou la Chine, la croissance a été généralement négative.
Le chômage a explosé : aux États-Unis il a atteint le taux historique de 10%, et en Espagne, 18%. L'an 2010 s'annonce comme une année test pour les Bourses. "Les investisseurs veulent voir si le système financier peut de nouveau fonctionner de lui-même sans aide (publique)", souligne M. Volokhine. "Les gains des marchés actions seront moins importants qu'en 2009", avertissent Larry Hatheway et Kenny Liew, analystes à la banque suisse UBS.
Ce pronostic prudent résulte, selon eux, des incertitudes entourant l'environnement économique : le rapport dollar-euro, un possible renchérissement des matières premières, les interrogations sur les taux d'intérêt et la question épineuse de l'explosion des déficits aux États-Unis et en Europe. "Il y aura des secousses", prévient M. Volokhine.
AFP/VNA/CVN