Rassurée sur la santé de Trump, Wall Street reprend sa marche en avant

Les marchés américains sont repartis dans le vert lundi 5 octobre, rassurés sur l’état de santé de Donald Trump, qui a annoncé qu'il allait quitter en fin de journée l'hôpital où il est soigné depuis vendredi soir après sa contamination au COVID-19.

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La Bourse de New York montait lundi 5 octobre en début de séance, se montrant plus optimiste sur l'état de santé de Donald Trump et espérant des avancées dans les négociations sur un nouveau plan d'aide économique au Congrès.

"Le président Trump a affirmé qu'il quitterait l'hôpital ce soir après avoir bien réagi à plusieurs traitements contre le coronavirus, dont l'un de Regeneron", observent les analystes de https://Briefing.com. Déjà en progression avant l'annonce du chef d'État, le Dow Jones Industrial Average, l'indice vedette de Wall Street, a grimpé de 1,68% à 28.148,64 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, est monté de 2,32% à 11.332,49 points et l'indice élargi S&P 500, s'est apprécié de 1,80% à 3.408,60 points.

L'envolée du taux d'intérêt sur les bons du Trésor américain à 10 ans (+10,65%) suggérait, lui, un regain de paris risqués de la part des traders et des investisseurs. La hausse s'est également manifestée sur les autres places financières mondiales. En Asie, le Nikkei, indice vedette de la Bourse de Tokyo, a gagné 1,23% lundi, tandis que le Han Seng a progressé de 1,32% à Hong Kong.

En Europe, les Bourses de Paris (+0,97%), Londres (+0,69%) et Francfort (+1,10%) ont fini en hausse. Sur les marchés pétroliers, les prix des barils de pétrole cotés à New York et à Londres ont respectivement grimpé de 5,9% et 5,1%. Hospitalisé depuis vendredi après avoir été testé positif au COVID-19, Donald Trump a assuré qu'il allait quitter l'hôpital militaire Walter Reed, situé près de Washington, à 18h30 (22h30 GMT).

"N'ayez pas peur du COVID", a même lancé le président américain sur son compte Twitter. De nombreux experts s'interrogent toutefois sur le caractère hâtif de cette sortie d'hôpital. "Il reste à voir si la maladie du président, son incapacité à faire campagne pendant plusieurs jours et l'imprudence apparente dans la prévention du COVID-19 à la Maison Blanche auront des conséquences électorales", s'était par exemple interrogé en début de journée Christopher Low de FTN Financial.

"La santé des dirigeants mondiaux est traditionnellement entourée de mystères et il y a eu plusieurs cafouillages de la part de l'équipe de communication du président", a pour sa part commenté Sebastien Galy de Nordea Asset Management. "Le marché va attendre de voir s'il recouvre complètement la santé et s'il reprend sa campagne", a ajouté M. Galy.

Baromètre économique

Si Wall Street a tressailli vendredi 2 octobre à l'annonce de l'hospitalisation de M. Trump, les acteurs du marché n'ont pour autant pas vraiment paniqué.  "Même si cela fait augmenter l'incertitude avant les élections, le marché boursier est un baromètre de l'économie, pas de la politique", a souligné de son côté Sam Stovall du cabinet CFRA. "L'histoire montre que la plupart des chocs provoqués par l'état de santé d'un président ont généralement été bien encaissés par le marché", a-t-il ajouté.

Cet observateur de longue date de Wall Street fait remarquer que "la mort des présidents Harding, Roosevelt et Kennedy, ainsi que d'autres surprises médicales, ont entraîné des baisses de 3% ou moins qui n'ont duré que quelques jours". "Seuls la crise cardiaque de Dwight Eisenhower en 1955 et son diagnostic de la maladie de Crohn en 1956 ont été accueillis par des baisses de plus de 5% qui ont duré plusieurs mois", ajoute M. Stovall.

La communauté financière s'enthousiasmait en outre sur la possibilité d'un accord bipartite au Congrès au sujet de nouvelles mesures de soutien à l'économie américaine. "La maladie du président, combinée aux chiffres décevants de l'emploi (au mois de septembre, ndlr), attire l'attention sur les négociations au Congrès et sa capacité de voter un quatrième volet du paquet d'aides budgétaires", ont noté dimanche les analystes de J.P. Morgan.

Vendredi 2 octobre, les républicains ont refusé d'adopter un texte permettant de débloquer une aide financière devant empêcher les compagnies aériennes américaines de procéder aux licenciements massifs qu'elles ont annoncés. Mais les discussions entre Nancy Pelosi, la cheffe des démocrates à la Chambre des Représentants, et Steven Mnuchin, le secrétaire au Trésor, se poursuivent. Malgré le ton globalement optimiste du début de semaine, la prudence restait de mise chez beaucoup d'observateurs.

"Les investisseurs doivent être sur le qui-vive", a ainsi recommandé JJ Kinahan de TD Ameritrade lundi en début de séance.  "Le marché reste vulnérable à des mouvements brusques liés à l'élection et au virus, notamment en l'absence de données cruciales ou de résultats d'entreprises majeures cette semaine", a-t-il prévenu.


AFP/VNA/CVN

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