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Le pilote français Sébastien Ogier sacré champion du monde pour la cinquième fois après sa troisième place au rallye de Grande-Bretagne, le 29 octobre à Llandudno, au pays de Galles. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"La notoriété n'est pas un objectif pour moi. Disons que je la prends comme elle vient, répond l'intéressé. Je n'y consacre pas beaucoup de temps ou d'efforts parce que j'apprécie énormément ma vie au calme en dehors des rallyes".
Même s'il affirme lui aussi ne pas y avoir prêté attention à l'époque, c'est son cinquième titre mondial en 2008 qui avait permis à Loeb de changer d'échelle, en surclassant Alain Prost, installé au sommet de la hiérarchie depuis son quatrième sacre en Formule 1 en 1993.
"Quand on arrive à quatre ou cinq titres, les gens, même ceux qui ne sont pas passionnés, commencent à en entendre parler et c'est peut-être ça qui fait évoluer la notoriété à un certain stade", remarque-t-il aujourd'hui.
Neuf ans après Loeb, Ogier, 33 ans, dépasse à son tour Prost, avec cinq titres consécutifs en WRC depuis 2013, obtenus avec deux manufacturiers différents. Une performance que seuls deux pilotes avaient jusque-là réalisée.
Le dernier, obtenu avec l'équipe privée M-Sport, qui ne bénéficie que du soutien technique de Ford et ne dispose pas des moyens financiers et humains d'un constructeur, a une valeur sportive particulière.
Ombre
Mais cette spécificité ferait plutôt figure de désavantage en termes d'exposition médiatique et publicitaire, estiment les observateurs.
Palmarès de Sébastien Ogier qui a remporté son 5e titre mondial en terminant 3e du rallye de Grande-Bretagne |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ça n'est en effet pas avec la structure britannique qu'Ogier aura droit à une campagne de promotion comparable à l'offensive "I Loeb Citroën" lancée par le constructeur français en 2008.
L'ombre qui plane sur le natif de Gap depuis ses premiers tours de roues en Mondial est tenace.
Après des débuts relativement tardifs dans la discipline en 2006, à l'âge de 22 ans, Ogier découvre le Championnat du monde des rallyes en 2008, pour s'imposer d'entrée de jeu chez les juniors avec son copilote de toujours Julien Ingrassia, au volant d'une Citroën C2.
La paire intègre la structure WRC de la marque aux chevrons en 2010, où l'ancien moniteur de ski fait rapidement jeu égal avec Loeb mais doit, à la demande de son équipe, s'effacer devant son prestigieux coéquipier.
Impatient, sûr de lui et pas adepte du politiquement correct, Ogier critique ouvertement ces consignes, quitte à se mettre à dos la légion de fans de l'Alsacien.
Retrouvailles
Sentant que son avenir est bouché chez le constructeur français, il fait le choix - alors jugé risqué - de signer en 2012 avec Volkswagen, qui annonce son arrivée en rallye l'année suivante, quitte à ronger son frein pendant un an dans la catégorie inférieure.
La prise de risque est récompensée par un premier sacre dès 2013, année de la retraite de Loeb, avec qui il ne luttera donc jamais à la régulière pendant une saison complète.
Son "pari", après le retrait soudain de "VW" fin 2016, de rejoindre l'outsider M-Sport quitte à revoir à la baisse ses prétentions salariales, s'est avéré un autre risque payant.
Prost derrière lui, "Seb 2", comme il a été surnommé à ses débuts, ira-t-il chercher le record de neuf titres mondiaux détenu par "Seb 1" ? L'idée n'obnubile pas le père de famille, qui parle déjà de retraite.
S'il refuse pour l'heure de s'exprimer sur son avenir, Ogier est face à une alternative pour 2018 : rester chez M-Sport, si l'équipe a les moyens de le garder, ou retourner chez Citroën, si la marque aux chevrons a les moyens de se l'offrir.
Quel que soit son choix, il pourrait se retrouver de nouveau face à Loeb, le nonuple champion du monde envisageant un retour sur les routes du WRC pour quelques manches choisies l'an prochain. Ces retrouvailles, c'est sûr, feraient parler.