Révolution agricole en marche à Ninh Thuân

Ces 5 dernières années, Ninh Thuân a développé une cinquantaine de thèmes de recherche et de projets relatifs à l'application des progrès scientifiques et techniques dans l'agriculture. Et aujourd'hui, cette province du Centre cherche à multiplier ses modèles les meilleurs, au bénéfice notamment de ses minoritaires ethniques...

Un vent de renouveau s'est levé à Ma Noi

Ma Noi, avec plus de 700 foyers d'ethnie RagLai (proche culturellement des Cham), est une commune montagneuse du Nord-Ouest de Ninh Thuân. Autrefois, les méthodes de production y étaient très arriérées. La commune possédait 81 ha de rizières, avec 2 moissons annuelles. Les habitants se limitaient aux semailles et à la récolte et entre ces 2 périodes les champs étaient livrés... aux bons vouloirs de la nature.

Le développement de la culture intensive du riz et du maïs hybride est l'un des volets phares du projet "Modèle de développement agricole dans les collines incultes au bénéfice des RagLai de Ma Noi et Ninh Son", déployé par le Service des sciences et technologies de Ninh Thuân.

Ce projet relève du programme "Élaboration de modèles d'application et de transferts technico-scientifiques au service du développement socio-économique dans les communes rurales et montagneuses pour 2010" du ministère des Sciences et des Technologies. L'un des objectifs est de former les habitants sur la maintenance du système d'irrigation, la culture intensive du riz, du maïs hybride, de l'anacardier greffé ou du manioc à forte productivité sur des terrains en pente, ainsi que l'élevage du bétail à cornes, la gestion des forêts de protection... Bref, une véritable révolution agricole est en marche.

En plus des subventions financières, les habitants de la commune sont aidés sur le terrain par des ingénieurs et agronomes, selon le principe dit des "3 partages" (logement, repas et travail). Ces derniers épaulent les paysans dans toutes les étapes de production, de la préparation des terrains à la récolte, en passant par le choix des semences, la fertilisation et la lutte contre les ravageurs. "Après 2 ou 3 récoltes, les paysans sauront appliquer correctement toutes les procédures de culture intensive du riz et du maïs hybride", estime Phan Luu Quôc Hùng, ingénieur technique du projet.

Selon Han Van Chân, chef du projet, "le premier succès est d'avoir réussi à faire changer les pratiques agricoles locales, transmises depuis des générations. Réticents au début, les paysans sont maintenant très enthousiastes". Si seulement 11 foyers s'étaient portés volontaires pour la première culture de maïs hybride, ils étaient 36 pour la seconde, sur plus de 30 ha. En ce qui concerne le riz, plus de 20 ha sont cultivés, soit presque 3 fois plus que lors de la première moisson.

Par ailleurs, un certain nombre de jeunes ont été sélectionnés pour recevoir une formation plus poussée, le but étant de former un contingent de techniciens sur place en vue d'y multiplier ce modèle.

Productivité et revenus en hausse

Depuis 2003, Ninh Thuân a déployé 49 thèmes de recherche et projets relatifs à l'agriculture, dont 17 ont été appliqués avec succès. Le modèle "Trois diminutions, 3 augmentations" (diminutions des semences, des engrais azotés et des insecticides ; augmentation de la productivité, de la qualité et de l'efficacité économique) a été l'un des plus efficaces. Environ 2.400 foyers l'appliquent désormais, sur plus de 1.000 ha. Selon le Service de l'agriculture et du développement rural de Ninh Thuân, il permet d'obtenir un rendement de 65 à 70 quintaux/ha (+ 10-15% par rapport aux pratiques anciennes), un revenu moyen de 30 à 32 millions de dôngs/ha/ moisson (+ 15-20%) et, surtout, une qualité du riz bien supérieure.

À Ninh Thuân, on compte désormais 800 ha de riz de semence, surtout pour la saison hiver-printemps, selon le Service provincial de l'agriculture et du développement rural. Environ 7.000 à 8.000 tonnes de riz de semence y sont produits en moyenne chaque année, répondant suffisamment aux besoins locaux. Avec un rendement moyen de 6 tonnes/ha, cette culture rapporte de 32 à 35 millions de dôngs/ ha/moisson, soit 20% à 30% de plus que le riz de consommation.

Développer les modèles les plus efficaces

Dans les régions telles que Ma Noi, la solution la plus radicale pour faire reculer la pauvreté est de changer les pratiques culturales, en y appliquant des progrès scientifiques et techniques. Le résultat le plus important de ce projet est d'avoir réussi à exercer un changement radical dans la façon de penser des habitants. Ceux-ci ont en effet pris conscience que les méthodes culturales héritées de leurs ancêtres n'étaient pas forcément les meilleures et qu'il était temps de passer à autre chose. Bref, ils ont réalisé que le changement en matière agricole a parfois du bon. "Les autorités provinciales devraient continuer à investir pour que plus d'habitants de Ma Noi soient bénéficiaires", souhaite Tà Yên Hoàng, président du Comité populaire de la commune. En attendant, les autorités communales ont demandé aux services concernés de donner l'exemple dans l'application des modèles et d'encourager les habitants à les suivre.

Ces programmes de production bénéficient du soutien des habitants et de la coopération active des autorités locales. Ils contribuent non seulement à augmenter les revenus des habitants, mais aussi à dynamiser le développement local.

Bien sûr, certains programmes et modèles se sont révélés peu efficaces, d'autres ont été boudés par les habitants ou insuffisamment financés... Parfois aussi la coordination entre agriculteurs, entrepreneurs, scientifiques et État n'a été que théorique...

Certes, la route est encore longue. Mais nul doute qu'avec les efforts des autorités locales et surtout le soutien des habitants locaux, la révolution agricole à Ninh Thuân ira à son terme et permettra de changer la physionomie de cette province.

Minh Phuong/CVN

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