* Le ministère du Plan et de l'Investissement se voit confier par le gouvernement la responsabilité de diriger et de se coordonner avec les minis-tères et services concernés pour contrôler la répartition du budget de l'État et des obligations en 2012 dans les projets peu efficaces ainsi que revoir les projets les moins efficaces de 2011. Pourriez-vous nous dévoiler la manière selon laquelle vous comptez procéder ?
Premièrement, suite à la décision du Premier ministre Nguyên Tân Dung et après la visio-conférence entre les membres du gouvernement et les localités tenue dans la matinée du 24 février, le ministère du Plan et de l'Investissement a organisé l'après-midi même une réunion pour la mise en vigueur de la résolution 11 du gouvernement. Le ministère du Plan et de l'Investissement réunira dix groupes, dont huit effectueront des contrôles dans les localités et les deux autres au sein des entreprises étatiques. Dès la réception des résultats, nous prendrons des mesures énergiques en cas d'infraction(s).
Deuxièmement, le fonds d'investissement issu du budget de l'État et des obligations gouvernementales est estimé cette année à environ 197.000 milliards de dôngs, dont 45.000 milliards de dôngs en provenance des obligations gouvernementales. L'important ne réside pas dans la suppression et la réduction de ces deux sources. Dans la résolution, le gouvernement précise qu'il ne réduira pas encore l'investissement provenant du budget, mais qu'il est indispensable de la répartir plus efficacement, car cette source doit servir en priorité à la réduction de la pauvreté. Par exemple, le programme 135 est appliqué en faveur des régions montagneuses et éloignées, où il permet de développer les infrastructures, le secteur de la santé et de l'éducation. Il s'agit de la première des priorités pour le gouvernement. Par conséquent, on examine attentivement les résultats obtenus pour répartir le fonds de manière plus raisonnée, en investissant par exemple dans les ouvrages et projets efficaces qui pourront être achevés en 2011 ou 2012.
Mais actuellement, le problème le plus important en cette période d'inflation est le taux de croissance trop important des crédits, qui a atteint 31% en 2010, contre le seuil dit de "sécurité" de 23-25% et l'objectif fixé inférieur à 20%. Par ailleurs, quand on examine le fonds de l'investissement, il faut comptabiliser les fonds de l'investissement à l'étranger. Car le transfert de capitaux à l'étranger en cette période affecte l'économie nationale. Il est nécessaire d'encourager les localités à accélérer le décaissement des aides publiques pour le développement (APD), ces dernières apportant une partie des devises dont manque le pays.
* La réduction du fonds de l'investissement dans les localités et les entreprises étatiques risquent de poser problème pour leurs intérêts et la croissance. Les expériences vécues en 2008 montrent que cette réduction est difficile à mettre en œuvre. Quelles mesures prendra le ministère du Plan et de l'Investissement pour mener à bien cette opération ?
C'est vrai, la réduction de l'investissement se répercutera sur la croissance. Le gouvernement a déterminé que le maintien de la croissance à un taux raisonnable serait bénéfique dans la lutte contre l'inflation. Ces deux objectifs doivent être placés côte à côte. Et l'objectif principal n'est pas la croissance économique, mais bien la lutte contre l'inflation.
* Pourquoi le gouvernement choisit-il la réduction de l'investissement public et de la croissance des crédits pour maîtriser l'inflation, un des deux grands objectifs du gouvernement pour cette année avec la croissance économique ?
La cause principale de l'inflation est la croissance des crédits et de l'investissement public. Pour que notre économie se développe dans la durée, il faut diminuer les dépenses et le déficit budgétaire. On peut dire, dans ce contexte d'inflation importante, qu'il faut surveiller les dépenses de l'investissement mais encore les dépenses dites régulières (dépenses obligatoires pour le salaire des employés, par exemple). Pour réduire le déficit budgétaire, il faut diminuer les dépenses régulières et celles de l'investissement. Mais on ne peut pas réduire le salaire car cela affecte la vie de la population.
Pour atteindre l'objectif d'assurer la stabilité sur le plan macroéconomique, la lutte contre l'inflation va de paire avec l'assurance de la vie des habitants, ce dernier paramètre nécessitant la mise en place des politiques sociales. En effet, les mesures prises pour maîtriser l'inflation ralentiront la croissance. Sachant cela, il faut réexaminer la question : quelles couches sociales ont le plus besoin de bénéficier de l'assistance ? Et selon le point de vue du gouvernement, ce sont les salariés et les pauvres. C'est pourquoi le gouvernement appliquera des politiques de bien-être social.
Tùng Chi/CVN