Proche-Orient : le président palestinien pour un échange de terres avec Israël

Palestiniens et Israéliens se sont mis d'accord sur le principe d'échanger les terres dans n'importe quel accord de paix, a annoncé le 22 mai à Ramallah le président palestinien, Mahmoud Abbas.

C'est la première avancée concrète rendue publique depuis le lancement la semaine dernière des négociations de paix indirectes entre les 2 voisins. Le représentant spécial américain pour le Moyen-Orient, George Mitchell, mène ces négociations de proximité, qui se déroulent entre M. Abbas et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à ce stade.

Bien que les parties acceptent le principe d'échange d'une terre contre une autre, la quantité de terres que les parties échangeront demeure un point de contention.

Pourquoi un accord sur les terres ?

La communauté internationale, menée par les États-Unis, souhaite voir un État palestinien créé en Cisjordanie, à Jérusalem Est et dans la bande de Gaza. Cette délimitation se base sur les frontières israéliennes comme elles l'étaient avant la Guerre des Six Jours en 1967. Cependant, près de 250.000 Israéliens ont déménagé en Cisjordanie et vivent désormais dans des petites villes et villages connus sous l'appellation de "colonies". La présence des colons dans les territoires occupés est considérée comme un obstacle majeur à tout accord de paix.

La semaine dernière, les Palestiniens et Israéliens se sont mis d'accord sur le fait que le premier dossier à être étudié serait le territoire et la sécurité. Les Palestiniens veulent parler davantage du problème des terres, alors que les Israéliens pensent que leur sécurité devrait passer en premier.

Afin d'atteindre un accord, les Américains pensent que toutes décisions doivent trouver fondement sur les frontières de 1967, mais que tout changement doit être accepté par les 2 parties. C'est une autre façon de dire que certaines des plus grandes colonies demeureront entre les mains des Israéliens.

Aussi, d'après M. Abbas, les Israéliens ont accepté d'échanger des terres sur le territoire souverain israélien contre toutes colonies restant entre les mains israéliennes en Cisjordanie.

Le débat repose dorénavant sur la quantité de terres qui doivent être échangées. Pour les Palestiniens, le scénario idéal serait aussi proche de zéro que possible. Plus le territoire échangé est petit, plus les frontières seront proches de celles de 1967.

D'après certaines informations, les Palestiniens seraient prêts à échanger entre 1,9 % à 4 % des terres de Cisjordanie contre la même quantité en Israël. Le chiffre de 1,9 % avait été prononcé en 2008 quand les Palestiniens négociaient avec le Premier ministre israélien d'alors, Ehud Olmert.

Pour leur part, les Israéliens demandent un échange de 6,5 % des terres, ce qui signifie que plus de colonies resteront entre les mains des Israéliens après n'importe quel accord de paix. Les Palestiniens prendraient probablement les terres situées à 3 endroits d'Israël adjacents à la Cisjordanie : au sud, sud- ouest et ouest, d'après Oren Yiftachel, professeur de géographie politique à l'Université Ben-Gurion de Negev.

Cette terre ne devra pas seulement être de la même taille que celle prise par les Israéliens, mais également de même qualité.

M. Yiftachel participait à l'élaboration de ces cartes lors des négociations de Taba en janvier 2001. Il pense que si et quand il y aura un accord final sur les frontières, il se basera sur ces cartes, qui ont étudié les échanges de terres entre 1 % et 8 %.

Traiter un accord de 4 % serait bien plus facile pour Israël qu'un arrangement de 1,9 %. Non seulement, ce serait plus acceptable pour les partenaires de la coalition de M. Netanyahu, mais cela rendrait également le processus d'évacuation bien moins douloureux. Plus Israël peut laisser d'habitants vivre où ils se trouvent aujourd'hui, moins il y aura de bouleversements politiques. Cela signifie également moins d'affrontements entre colons et agents de la sécurité israélienne.

Néanmoins, qu'importe l'accord, plus de colonies devront être évacuées, a affirmé M. Yiftachel le 23 mai, pouvant comprendre même une ou 2 des plus grandes colonies comme celle d'Ariel qui compte 20.000 habitants. Mais si la paix se fait de manière chaleureuse, un endroit comme Ariel pourrait bien tomber à l'intérieur des frontières israéliennes.

Pareillement, si l'État palestinien arrive à être créé grâce à une solution à l'amiable, certains villages israéliens pourraient rester à l'endroit actuel mais sous pouvoir palestinien, a-t-il suggéré.

Autre question en suspens : que deviendront les maisons vides des colons ? Pour M. Yiftachel, ce serait dommage et du gaspillage de voir ces maisons démolies. Quand les Israéliens ont quitté unilatéralement Gaza en 2005, les Palestiniens ont détruit leurs maisons au lieu de les donner aux familles palestiniennes.

XINHUA/VNA/CVN

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