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Dessin de Salah Abdeslam, accusé du procès des attentats de Bruxelles, le 5 décembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une action judiciaire intentée par six accusés détenus contre leurs conditions de transfert de prison vers le palais de justice est venue chambouler le calendrier de ce procès, déjà perturbé par plusieurs incidents. Dans ce litige, une première audience devant un juge des référés est prévue vendredi.
Ces attentats-suicides, commis par la cellule jihadiste déjà à l'origine du 13 novembre 2015, et revendiqués aussi par le groupe État islamique (EI), avaient fait 32 morts et plusieurs centaines de blessés le 22 mars 2016.
À ce procès comparaissent neuf accusés : sept détenus dont Abdeslam et Abrini, et deux autres libres. Un dixième homme, présumé mort en Syrie, est jugé par défaut.
Quinze jours après l'ouverture des débats, la présidente de la cour d'assises Laurence Massart a annoncé mardi matin 20 décembre qu'elle préférait décaler les interrogatoires de ces accusés, et entendre d'abord les enquêteurs et juges d'instruction ayant travaillé sur ce dossier tentaculaire.
Quatorze d'entre eux ont déjà été convoqués pour venir déposer à la barre mercredi 21 décembre, a-t-elle précisé.
Selon un porte-parole de la cour d'appel, les témoignages des enquêteurs, qui n'avaient pas encore été planifiés, devraient durer jusque "fin janvier". Outre les interrogatoires des accusés, les premiers témoignages de victimes pourraient aussi être décalés.
Lundi, plusieurs accusés avaient prévenu, par le biais de leurs avocats, qu'ils ne comptaient pas répondre aux questions avant d'avoir obtenu un assouplissement des conditions de transfert qu'ils jugent "humiliantes". Ils reprochent notamment des fouilles à nu systématiques par la police.
Mohamed Abrini "ne répondra pas tant que la question des transferts ne sera pas tranchée", avait dit son avocate Laura Pinilla.
Ce Belgo-marocain de 37 ans est "l'homme au chapeau" qui avait renoncé à se faire exploser le 22 mars à l'aéroport de Bruxelles.
Condamné à la prison à perpétuité pour sa participation aux attaques du 13 novembre 2015 en France (130 morts à Paris et Saint-Denis), il s'était montré volubile lors du procès-fleuve qui s'est achevé fin juin dans la capitale française.
Six des dix accusés au procès bruxellois ont déjà été condamnés à de lourdes peines dans cette procédure française. Une peine de perpétuité incompressible a été prononcée contre Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos du 13-Novembre.
AFP/VNA/CVN