Attentats de Bruxelles : un accusé dit avoir été "violenté", le box se vide

Un des accusés au procès des attentats de 2016 à Bruxelles s'est plaint jeudi 8 décembre d'avoir été "violenté" par la police à son extraction de prison, entraînant une nouvelle désertion du box et un "appel au dialogue" entre justice et police lancé par la présidente de la cour d'assises.

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Des policiers escortent les accusés dans un box vitré au premier jour du procès des attentats jihadistes de 2016, le 5 décembre 2022 à la cour d'assises de Bruxelles. 
Photo : AFP/VNA/CVN 

Au total, sept accusés comparaissent détenus. Deux autres sont libres et un dixième, présumé mort en Syrie, est jugé par défaut. Les sept accusés détenus ont quitté le box vers 12h00 (11h00 GMT) après l'agression dont dit avoir été victime l'un d'eux, Ali El Haddad Asufi. Un événement d'"une gravité exceptionnelle", a dénoncé un des avocats de la défense.

Mercredi 7 décembre, cette controverse avait entraîné le départ du box de cinq d'entre eux dont le Français Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos du 13 novembre 2015.

Jeudi matin 8 décembre à la reprise de l'audience tous les accusés détenus avaient fait leur retour dans le box, mais l'avocat d'Ali El Haddad Asufi a rapidement demandé la parole pour dénoncer un nouvel incident.

La présidente de la cour Laurence Massart a déploré ce nouvel incident et lancé "un appel au dialogue" entre ministère, parquet et police, "pour que le procès puisse se tenir dans les meilleures conditions".

Un courrier de sa main faisant état des doléances des accusés devait être adressé dans la journée au ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne.

Le procès de ces attaques jihadistes qui ont fait 32 morts le 22 mars 2016 est perturbé depuis son ouverture lundi 5 décembre par les conditions de sécurité drastiques imposées aux accusés détenus (fouilles à nu, yeux bandés etc).

Jonathan De Taye a expliqué que son client avait "perdu connaissance" lors de son extraction de cellule par la police. Il aurait été "étranglé" alors qu'il protestait contre les méthodes de la police.

L'avocat a évoqué une marque de strangulation "à la nuque", et un médecin légiste a été désigné pour un examen. L'audience a alors été suspendue près de deux heures.

Appelée à la barre à la reprise, la médecin a dit avoir constaté "des ecchymoses et érythèmes au niveau du cou", de nature à confirmer les affirmations sur les violences subies.

Malgré les marques de coups, semblant attester aussi qu'il a été traîné au sol, M. El Haddad Asufi a été jugé apte à comparaître, mais il ne l'a pas souhaité.

Interrogé par la présidente, le Belgo-marocain de 38 ans a annoncé qu'il préférait rester en cellule au palais de justice. Tous ses coaccusés du box, dont Salah Abdeslam et Mohamed Abrini, ont alors décidé de l'imiter.

Pour la troisième journée consécutive, l'audience doit être consacrée jeudi 8 décembre à la lecture de l'acte de l'accusation. Moins de la moitié de ce document de plus de 450 pages a été lue à ce stade.

Les attentats-suicides de Bruxelles, revendiqués par le groupe État islamique (EI), ont été perpétrés par la cellule jihadiste déjà l'origine des attaques du 13 novembre 2015 (130 morts à Paris et Saint-Denis).

Cinq des neuf accusés qui comparaissent à Bruxelles - dont Abdeslam, Abrini et El Haddad Asufi - ont déjà été condamnés dans le procès-fleuve qui s'est achevé en juin à Paris pour les faits du 13-Novembre.

AFP/VNA/CVN 

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