Prix des produits laitiers élevé ne rime pas forcément avec qualité

"Les prix des produits laitiers n'ont cessé d'augmenter au Vietnam depuis 2007 pour devenir actuellement les plus élevés du monde, soit en moyenne le double par rapport aux autres pays", a fait savoir M. Hô Tât Thang, vice-président de l'Association de protection des consommateurs du Vietnam (VINASTAS), lors d'un colloque intitulé "Les consommateurs choisissent intelligemment leur lait", tenu récemment à Hanoi.

Par exemple, un litre de lait est vendu 25.000 dôngs au Vietnam alors que dans d'autres pays comme l'Inde, la Thaïlande, ou les pays européens, le prix oscille entre 10.000 et 16.000 dôngs. L'élément qui influence le plus le prix est le coût des matières premières (représentant 34%). Mais bien que celles-ci aient diminué dans une fourchette comprise entre 40% et 60% ces 2 dernières années, les prix continuent leur ascension. Un kilo de lait en poudre se négocie entre 50.000 et 60.000 dôngs. Si l'on ajoute les autres frais, une boîte de lait en poudre de 900 grammes devrait être vendue en magasin entre 120.000 et 150.000 dôngs. Mais une boîte de lait en poudre de 900 grammes de marque étrangère est vendue entre 305.000 et 425.000 dôngs, soit le triple du prix réel. Cela s'explique par le faible des consommateurs vietnamiens pour les marchandises étrangères, pour eux synonymes de qualité. Selon Raf Somers, conseiller en chef du projet vietnamo-belge de développement de l'élevage laitier, la marge de profit des entreprises de lait en poudre au Vietnam s'élève entre 22% et 86%.

Selon les résultas d'examens effectués par VINASTAS, les produits laitiers importés n'offrent pas forcément une garantie de qualité et les indications concernant les ingrédients ou les valeurs nutritives figurant sur les emballages ne sont pas toujours fiables. Selon une enquête menée en septembre 2008, la moitié des 20 échantillons de lait issus de 15 usines de transformation de produits laitiers n'atteignaient pas les taux de protéine indiqués, et 6 étaient même à un taux de protéine très faible. En particulier un échantillon n'en contenait que 0,5% alors que l'emballage stipulait... 24% !

Actuellement, le marché propose plus de 300 produits laitiers mais leur gestion est très floue. VINASTAS a formulé des propositions pour resserrer la gestion. Les organismes de gestion d'État doivent promulguer des normes techniques nationales pour tous les produits laitiers et, surtout, doivent classer le lait dans la liste des marchandises dont l'État contrôle et stabilise les prix. Il faut aussi examiner de manière plus attentive la production, la commercialisation et l'importation des produits.

VINASTAS suggère aux consommateurs, surtout aux parents, d'acheter le lait qui réponde le plus aux besoins de leurs enfants et de ne pas jeter systématiquement leur dévolu sur les marques étrangères.

L'envolée des prix se poursuit

Bien que les prix des laits étrangers atteignent déjà des sommets, ils pourraient, selon le Centre d'informations sur le développement rural (ministère de l'Agriculture et du Développement rural), continuer de grimper au 3e trimestre, dans une fourchette de 6-8% par rapport au premier. Dans un souci de limiter les abus, le ministère des Finances a confié au Département général de la douane et au Département de gestion des prix la tâche d'inspecter les prix sur le marché ainsi que les entreprises de production et d'importation de matières premières.

Thuy Hà/CVN

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