Rick Santorum a remporté les deux États qui étaient en jeu le 13 mars lors des primaires républicaines. |
M. Santorum, 53 ans, a remporté les deux États conservateurs de l'Alabama et du Mississippi (Sud), alors que M. Romney devait se contenter de la troisième place, derrière un autre ultraconservateur, Newt Gingrich, selon les résultats quasi-complets des consultations. Les chaînes de télévision ont indiqué que M. Santorum, 53 ans, avait remporté l'Alabama avec 35% des voix, devant MM. Gingrich (30%) et Romney (28%). Dans le Mississippi voisin, M. Santorum a recueilli 33% des voix devant M. Gingrich (32%) et M. Romney (30%).
M. Santorum, qui était largement inconnu du grand public jusqu'à la fin de l'année dernière, engrange ainsi ses huitième et neuvième États depuis le début des primaires organisées État par État depuis le 3 janvier. "Qui aurait cru que les électeurs de base déjoueraient ainsi les pronostics jour après jour", a lancé M. Santorum à ses partisans lors d'une réunion électorale à Lafayette (Louisiane, Sud).
Romney peine à convaincre l'aile droite du parti républicain
Les résultats du 13 mars dans ces deux États à l'électorat très conservateur confirment que M. Romney, malgré une organisation et des moyens financiers sans communes mesures avec ceux de ses rivaux, peine à convaincre l'aile droite du parti républicain, qui le juge trop modéré. "Cette course n'en finit pas. Il n'y a pas de fin en vue", a commenté sur CNN l'ancien porte-parole du président George W. Bush, Ari Fleischer.
En début de soirée, avant de connaître les résultats des scrutins, M. Romney avait fait montre de confiance en lui, assurant sur CNN que "la campagne de Rick Santorum est en fin de course". "Il est loin derrière en termes de délégués, loin derrière en nombre de voix", avait-il ajouté. De son côté, Newt Gingrich, ancien élu de la Géorgie voisine, jouait son va-tout dans ces deux bastions conservateurs et évangéliques. À la question de savoir si ce dernier devrait se retirer s'il ne remportait pas la victoire dans aucun des deux États, la porte-parole de Rick Santorum, Allison Stewart, a répondu par l'affirmative.
"Après la soirée de ce soir, ce sera une course à deux, entre Rick et Mitt, nous allons dégager le paysage et Rick a une bonne chance pour la suite", a-t-elle pronostiqué sur CNN. Mais dans un discours devant ses partisans à Birmingham, dans l'Alabama, M. Gingrich s'est dit décidé à poursuivre la course et a ironisé sur le statut de favori de M. Romney. "Quand on est le favori et qu'on n'arrête pas de finir troisième, on n'est plus le favori de grand chose", a-t-il lancé.
Les observateurs s'accordent sur le fait que Newt Gingrich et Rick Santorum se partagent le vote conservateur, ce qui profite finalement à Mitt Romney, le seul sur son créneau plus modéré. À ce jour, M. Romney a remporté 17 des 26 États ou territoires d'outre-mer qui ont déjà organisé leurs consultations, contre neuf pour Rick Santorum, deux pour Newt Gingrich et aucun pour Ron Paul, un candidat isolationniste aux positions atypiques pour un républicain.
Avant les résultats de le 13 mars, M. Romney avait engrangé 455 délégués, contre 199 pour M. Santorum, 117 pour Newt Gingrich et 64 pour M. Paul. Pour obtenir l'investiture lors de la convention républicaine prévue fin août à Tampa (Floride, Sud-Est), un candidat doit rassembler 1.144 délégués.
Une consultation avait également lieu le 13 mars à Hawaii. Étant donné les enjeux dans le Sud, M. Romney a délégué son fils Matt dans l'archipel du Pacifique. Rick Santorum y a envoyé sa fille Elizabeth et Ron Paul son fils Ronnie. Le candidat qui sera finalement désigné par les électeurs républicains fin août affrontera le président sortant Barack Obama le 6 novembre. Selon un sondage national publié le 12 mars par ABC et le Washington Post, si les élections avaient lieu aujourd'hui, M. Romney battrait M. Obama par 49% contre 47% des voix.
AFP/VNA/CVN