Le président américain Barack Obama. Photo : AFP/VNA/CVN |
"Il est important pour nous d'assurer un retrait (du pays) de manière responsable pour que nous n'ayons pas ensuite à devoir y revenir", a déclaré M. Obama dans une interview sur la chaîne KDKA à Pittsburgh (Pennsylvanie, Est) où il était en déplacement. "Ce que nous ne voulons pas, c'est un retrait précipité" d'Afghanistan, a-t-il ajouté. Le président a estimé que la tuerie de civils afghans, qui a aussi visé des femmes et des enfants, est "absolument bouleversante et tragique", avant de souligner qu'un retrait d'Afghanistan impliquant des dizaines de milliers de troupes devait être fait de façon responsable.
"Nous avons des centaines de conseillers sur place dans des zones civiles, nous avons des montants énormes d'équipement qui doivent être retirés (du pays). Nous devons nous assurer que les Afghans seront en mesure de sécuriser leurs frontières pour éviter qu'Al-Qaïda ne se propage à l'extérieur", a-t-il insisté. Peu avant, la Maison Blanche avait assuré que la stratégie de Washington en Afghanistan ne changerait pas après ce massacre de civils et promis que justice serait faite concernant cet acte "abominable".
"Nos objectifs stratégiques n'ont pas changé et ils ne changeront pas", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, précisant que Washington entendait vaincre Al-Qaïda et entraîner les Afghans pour qu'ils assurent leur propre sécurité. "C'est un moment difficile, c'est évident", a reconnu M. Carney, au sujet de la tuerie qui intervient quelques semaines seulement après l'incinération de Corans par des soldats américains, un acte ayant déclenché une vague de manifestations anti-américaines violentes (près de 40 morts) dans le pays.
"Mais je ne crois pas que cet incident va changer le calendrier de notre stratégie, qui a été conçue et mis en place pour permettre le retrait des troupes américaines (d'ici fin 2014) et transférer la sécurité aux Afghans", a ajouté M. Carney. "Les discussions sur le rythme de ce retrait sont en cours et le sujet sera certainement abordé par les chefs d'État lors de la réunion de l'Otan à Chicago en mai", a expliqué le porte-parole.
"Je suis choquée et attristée par le meurtre de villageois innocents en Afghanistan", a également réagi le 12 mars la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton lors d'une conférence de presse à New York, en marge d'une réunion à l'ONU consacrée au Printemps arabe. Le général John Allen, commandant les forces de l'Otan en Afghanistan, a de son côté promis "une enquête minutieuse", assurant que l'auteur des faits "devra rendre des comptes".
AFP/VNA/CVN