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Jair Bolsonaro, député d'extrême droite et candidat à la présidentielle, le 22 juillet à Rio de Janeiro. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Je suis ici parce que je crois en vous, et si vous êtes ici c'est parce que vous croyez au Brésil", a-t-il affirmé devant plus de 3.000 militants survoltés, acclamé avec ferveur lors de la convention du Parti Social Libéral (PSL) à Rio de Janeiro, son fief électoral.
"Je sais à quel point je mets l'establishment mal à l'aise. (...) Je suis comme le vilain petit canard, mais je suis sûr que bientôt nous serons beaux", a-t-il affirmé.
"Notre pays est dans un tel état que seul Bolsonaro peut faire la différence. Seul Dieu est notre sauveur, mais Bolsonaro est notre espoir", a déclaré Gilmar Jasset, chauffeur de bus de 35 ans présent lors de la convention du PSL, parti que le député a rejoint en mars.
Le candidat d'extrême droite dispose d'un atout de taille: il est l'une des rares personnalités politiques de premier plan à ne jamais avoir été éclaboussée par les scandales de corruption.
"De quoi nous avons besoin? D'un homme ou d'une femme qui soit honnête, qui ait Dieu dans le coeur et soit un patriote", s'est écrié le candidat devant la foule en délire, qui l'a accueilli aux cris de "mito, mito" (mythe en portugais, son surnom).
Favorable aux privatisations
Jair Bolsonaro est favorable aux privatisations. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Pour la convention, il est parvenu à rassembler un public assez hétéroclites: fans de culture militaire en treillis, conservateurs évangéliques, habitants des quartiers chics, mais aussi des favelas révoltés contre l'insécurité.
"Si quelqu'un veut me voler, il vaut mieux qu'il y réfléchisse à deux fois, parce que je serai armé", affirme Cristiano Pereira, 32 ans, habitant de la violente banlieue Nord de Rio, qui a apprécie la "fermeté" de son champion et ses promesses de faciliter l'accès au port d'arme.
Malgré toutes les controverses, Jair Bolsonaro est en tête des intentions de vote pour le premier tour, à moins que l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, en prison depuis avril pour corruption, ne soit autorisé à participer au scrutin, une option jugée peu probable par la plupart des analystes.
Les sondeurs ne voient toutefois pas le candidat d'extrême droite triompher au second tour.
Il a avoué dans un entretien publié dimanche 22 juillet dans le journal O Globo "ne rien y comprendre à l'économie", mais avoir pleine confiance en son gourou en la matière, Paulo Guedes, formé à l'école libérale de l'université de Chicago. "Reconnaître que je ne comprends pas certaines choses est un signe d'humilité", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse à l'issue des discours.
Le candidat a affirmé qu'il était favorable aux privatisations, "y compris de certains secteurs de Petrobras", la compagnie pétrolière au cœur d'un vaste scandale de corruption.