Cuba: une nouvelle Constitution en discussion

Cuba débat d'une nouvelle Constitution qui autorisera l'enrichissement privé dans une économie socialiste.

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Le président cubain Miguel Diaz-Canel (gauche) à l'Assemblée nationale, le 21 juillet à La Havane.

Depuis samedi 21 juillet, l'Assemblée nationale soupèse le projet de nouvelle Loi fondamentale, qui devrait être soumise au vote lundi 23 juillet au plus tard, avant d'être soumise à un referendum national.

"Est-ce que le modèle socialiste cubain a changé? Il n'a pas changé dans son principe. Les concepts fondamentaux de notre socialisme sont là (...) Le rôle du Parti communiste, de l'économie d’État, de la propriété socialiste, restent intact. Mais, oui, il faut procéder à une transformation", a déclaré Homero Acosta, le secrétaire du Conseil d’État (gouvernement, ndlr), en expliquant les changements proposés.

La Constitution de 1976, qui sera modifiée, établit dans son Article 5 que le Parti communiste cubain (PCC) "organise et oriente les efforts communs vers les objectifs éminents de la construction du socialisme et de la marche vers la société communiste".

"Il est certain que nous devons procéder à des ajustements. Et ceci est le résultat de ce projet, parce que la société a changé, que l'économie a changé, et ceci doit se refléter dans la constitution", a ajouté Homero Acosta, qui se tenait au côté du président cubain, Miguel Diaz-Canel, à la table de la présidence du débat.

Dans la salle, son prédécesseur Raul Castro participait à la session en tant que membre de l'Assemblée nationale. Premier secrétaire du PCC, il co-dirige avec Miguel Diaz-Canel la commission pour la réforme constitutionnelle.

La législation cubaine reconnaît le marché, la propriété privée et les investissements étrangers comme faisant partie de l'économie depuis une petite dizaine d'années.

Actuellement, le secteur privé cubain compte quelque 591.000 personnes qui fournissent 13% du PIB national.

"On ne peut pas ignorer le rôle du marché (...) La propriété, comme résultat des ajustements de notre modèle économique et social, existe", a souligné Homero Acosta, ajoutant que ceci pouvait ouvrir la voie à la reconnaissance légale d'entreprises petites et moyennes.

Sans renoncer pour autant à la "capacité régulatrice de direction et de contrôle de l’État", a-t-il ajouté, reconnaissant que cet investissement ouvrira la voie à la génération de richesse.

"Ce n'est pas la richesse, qui est liée à la prospérité, qu'il faut limiter, mais la concentration (de richesse)", a-t-il estimé.

Selon lui, les nouvelles lois à venir ne permettront aux citoyens d'obtenir qu'une seule autorisation pour ouvrir un commerce.

La nouvelle Constitution va également introduire la fonction de président de la République -à la différence de l'actuel président du Conseil d’État et des ministres- et créer celle de Premier ministre.

Elle limitera à 60 ans l'âge pour être candidat à la présidence, et ce pour un mandat de cinq ans, avec possibilité d'un second mandat dans la foulée.


AFP/VNA/CVN

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