Présidentielle au Brésil: Bolsonaro lance l'extrême-droite dans le grand bain

Le sulfureux député d'extrême-droite Jair Bolsonaro doit officialiser dimanche 22 juillet sa candidature à l'élection présidentielle d'octobre au Brésil, fort d'une grande popularité sur les réseaux sociaux et de sondages qui le placent au second tour.

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Jair Bolsonaro, député d'extrême-droite et candidat à la présidentielle, lors d'une réunion le 18 juin à Sao Paulo.

À moins de trois mois d'un scrutin qui s'annonce très incertain et polarisé, cet ancien parachutiste qui affiche volontiers sa nostalgie de la dictature militaire (1964-1985) suscite un fort rejet de la part d'une partie de la population, écœurée par ses dérapages racistes, misogynes et homophobes.

Mais il est vu par de nombreux de Brésiliens comme le sauveur de la patrie minée par les scandales de corruption à répétition.

Dimanche matin 22 juillet, Jair Bolsonaro a l'intention de rameuter ses troupes à Rio de Janeiro, son fief électoral, pour une convention lors de laquelle il doit être désigné officiellement comme le candidat du Parti social libéral (PSL) qu'il a rejoint en mars, après avoir changé maintes fois de formation au cours de sa carrière politique.

"J'ai des gens qui me soutiennent dans tout le Brésil. Il y en a même qui m'aiment", a affirmé le député jeudi 19 juillet à Goiania (Centre-Ouest), où il a réitéré sa promesse d'étendre l'accès au port d'arme. Et comme souvent, il a créé la polémique, en incitant une petite fille à imiter la forme d'un pistolet avec ses doigts.

Malgré toutes les controverses, Jair Bolsonaro est en tête des intentions de vote pour le premier tour, à moins que l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, en prison depuis avril pour corruption, ne soit autorisé à participer au scrutin, une option jugée peu probable par la plupart des analystes.

Les sondeurs ne voient toutefois pas le candidat d'extrême-droite triompher au second tour.

Ticket non composté

Mais celui que ses partisans surnomment "le mythe" est loin de se démonter.

Un de ses principaux atouts: il est une des rares personnalités politiques de premier plan jamais éclaboussée par les scandales de corruption. Il est même parvenu à vaincre en partie la méfiance des milieux d'affaires.

Ses prises de positions controversées et son style provocateur lui jouent cependant des tours. Il éprouve toutes les peines du monde à trouver un nom de vice-président pour composer son ticket, ayant essuyé plusieurs refus successifs.

Dernier en date: le général Augusto Heleno Ribeiro Pereira, ex-commandant en chef des forces de la mission de l'ONU en Haïti en 2004 et 2005, dont le parti a refusé de s'allier au PSL.

Il devrait se rabattre sur Janaina Paschoal, juriste à la personnalité explosive, sans expérience politique, mais célèbre pour le rôle-clé qu'elle a joué en 2016 dans la destitution de la présidente de gauche Dilma Rousseff.

"J'ai la sensation qu'elle a envie d'aider à transformer le Brésil. On se drague par téléphone", a affirmé M. Bolsonaro vendredi 20 juillet au journal O Globo.

Sans parvenir à s'allier à un grand parti, le député ne devrait disposer que de huit secondes d'antenne à la télévision pour ses spots de campagne, le temps attribué étant lié au poids de la coalition au Parlement.

De quoi alimenter sa stratégie de rejet des grands médias traditionnels, qu'il accuse de disséminer de fausses informations, pour miser encore plus sur les réseaux sociaux, avec son profil Facebook suivi par plus de 5 millions d'Internautes.


AFP/VNA/CVN

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