Les policiers afghans inspectent un lieu d’attentat à la bombe, le 14 août à la ville de Jalalabad en Afghanistan. |
Si le bilan ne prend en compte que les seuls civils, le 14 août est même la journée la plus dévastatrice depuis le 6 décembre 2011, quand 84 personnes avaient été tuées lors d'attaques contre la communauté chiite à Kaboul et Mazar-i-Sharif.
Le 15 avril, des attentats coordonnés, majoritairement dans la capitale Kaboul, où ils avaient été les plus massifs en une décennie de conflit, avaient fait 51 morts. Mais 36 d'entre eux étaient des assaillants.
Le 14 août, les frappes ont touché les provinces de Nimroz (Sud-Ouest), Kunduz (Nord) et le Badakhshan (Nord-Est). Dans les deux premiers cas, des marchés ont été ciblés, causant un maximum de victimes.
Le bilan est terrible à Nimroz, territoire habituellement calme - à l'exception d'une tuerie, peut-être annonciatrice, le 11 août, quand un policier avait retourné son arme contre 11 de ses collègues.
Au moins 31 personnes ont péri dans la capitale provinciale Zaranj le 14 août, selon le gouverneur, Abdul Karim Brahawi, et une centaine ont été blessées.
Trois kamikazes s'y sont fait exploser "près d'un bazar où beaucoup de gens s'étaient rassemblés pour faire des courses avant l'Aïd-el-Fitr", les fêtes de fin du ramadan, qui se termine en fin de semaine, a déclaré Mujibullah Latifi, l'adjoint du chef de la police de la province de Nimroz.
"Les attaques contre des musulmans alors qu'ils jeûnent est un signe d'inimitié contre l'islam", a commenté le président Hamid Karzaï, qui a condamné cet attentat "dans les termes les plus forts".
Les assaillants faisaient partie d'un groupe de onze insurgés, dont deux avaient été abattus dans la nuit du 13 au 14 août, trois avaient été arrêtés le matin et trois autres avaient été tués dans la journée, selon M. Latifi, pour qui le bilan était à 18h00 locale (13h30 GMT) de 29 morts, la plupart civils, et 56 blessés.
Dans la province de Kunduz, l'une des plus violentes du Nord du pays, au moins neuf personnes ont été tuées et 36 blessées, selon Lal Ahmadzaï, porte-parole de la police de ce territoire, quand une bombe, fixée à une moto, a été actionnée à distance dans un marché.
D'après le porte-parole provincial, Enayatullah Khaliq, dix civils ont péri et 30 autres ont été blessés dans l'incident survenu dans le district d'Achi, frontalier avec le Tadjikistan.
Un gouverneur de district a également été assassiné lors d'une embuscade dans le Badakhshan (Nord-Est), en compagnie de trois gardes et d'un policier, a-t-on appris auprès de Abdul Maroof Rasekh, porte-parole de cette province montagneuse et plutôt calme.
AFP/VNA/CVN