Arrivée du ministre de l'Intérieur Manuel Valls (centre) à Amiens où se sont produits les affrontements entre des jeunes et les forces de l'ordre dans la nuit du 13 au 14 août. |
Une centaine de jeunes se sont violemment opposés aux forces de l'ordre dans la nuit du 13 au 14 août dans un quartier populaire d'Amiens, blessant seize policiers et mettant à sac plusieurs bâtiments publics, dont une école maternelle et un gymnase.
Le président François Hollande a rapidement réagi en fin de matinée et a promis de mettre en œuvre "tous les moyens de l'État" pour lutter contre les violences.
"Ces faits sont inacceptables et le gouvernement fera preuve de la plus grande fermeté à l'égard de leurs auteurs", a aussi réagi le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, dans un communiqué.
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, qui s'est rendu à Amiens le 14 août, a été hué à son arrivée. Le ministre a ensuite déclaré que "rien ne pouvait excuser qu'on tire sur des policiers". "Je ne suis pas venu pour mettre en cause une communauté, des jeunes dans leur ensemble" a-t-il ajouté, mais "la loi, l'ordre républicain et la justice doivent retrouver toute leur place". Une centaine de policiers ont été envoyés en renfort pour la nuit du 14 au 15 août.
Selon la préfecture de la Somme, une centaine de jeunes rassemblés dans le quartier d'Amiens-Nord - l'une des quinze zones de sécurité prioritaire ciblées par le gouvernement - ont commencé le 13 août "à harceler les forces de l'ordre venues sécuriser le quartier après des heurts le 12 août".
Les policiers ont été blessés par des tirs de chevrotine et de mortier de feux d'artifice et des jets de projectiles, lors de ces affrontements. Les forces de l'ordre ont répliqué avec des gaz lacrymogènes et des tirs de gomme-cogne (flash-ball) sans faire de blessé, a ajouté la préfecture. Les quelque 150 policiers présents sur les lieux n'ont procédé à aucune interpellation.
Le quartier d'Amiens-Nord est régulièrement touché par des incidents, "mais jamais de cette gravité", a indiqué la préfecture. La mairie a évoqué des dégâts qui vont se chiffrer "en millions d'euros".
Ces incidents font suite à des heurts le 12 août entre des habitants du quartier et la police, qui procédait au contrôle routier d'un automobiliste ayant une conduite dangereuse.
Cette intervention a été jugée excessive par certains riverains, alors que la famille et les proches d'un jeune homme de 20 ans, mort le 9 août après un accident de moto, étaient réunis à proximité pour une cérémonie de deuil. L'intervention fait l'objet d'une enquête administrative.
AFP/VNA/CVN