Premier test public d'une technologie pour le train du futur Hyperloop

L'avenir des transports a peut-être commencé à prendre forme le 11 mai dans le désert américain, avec le premier test public d'un système de propulsion censé faire fonctionner un projet futuriste de train à très grande vitesse, "Hyperloop".

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Devant des invités assis sur des gradins, un genre de traîneau a glissé le long d'une courte voie installée dans le désert à proximité de Las Vegas, dans l'Ouest américain, avant de freiner et de s'arrêter dans un lit de sable et un nuage de poussière.

À terme, le système testé le 11 mai par la startup américaine Hyperloop One est censé propulser des capsules transportant des passagers ou du fret sur des coussins d'air dans un tube à basse pression, leur permettant de parcourir en 30 minutes les quelque 600 km séparant Los Angeles de San Francisco.

le 11 mai à Las Vegas (États-Unis).
Photo : AFP/VNA/CVN

L'idée de Hyperloop, considérée par certains comme de la science fiction, avait été lancée il y a trois ans par le milliardaire américain Elon Musk, déjà derrière les voitures électriques Tesla et la société aérospatiale SpaceX. Le projet suscite des offres concurrentes de plusieurs entreprises technologiques, et Hyperloop One ambitionne d'être la première d'entre elles à lui donner vie.

"Aujourd'hui, nous sommes un peu plus près de rendre Hyperloop réel", a commenté mercredi le directeur général de cette startup, Rob Lloyd. "Nous transporterons du fret en 2019, et nous pensons que nous aurons des passagers transportés en sécurité par Hyperloop en 2021", a-t-il affirmé.

"Nous sommes sur une terre sacrée pour nous. L'équipe a travaillé incroyablement dur pour arriver à ce que nous appelons l'aperçu de notre Kitty Hawk", a relevé de son côté Shervin Pishevar, cofondateur de Hyperloop One.

Kitty Hawk est le petit village de Caroline du Nord proche de l'endroit où les frères Wright avaient fait voler le premier avion en 1903, et Hyperloop One a promis à plusieurs reprises une révolution de même ampleur avec son propre projet.

Baisser les coûts

"L'objectif de ce test n'est pas seulement de déplacer ce traîneau", a souligné Brogan BamBrogan, un autre cofondateur de Hyperloop One. "C'est de concevoir un système d'accélération dont on peut augmenter l'échelle pour transporter des passagers et du fret, et de faire baisser les coûts" pour permettre une utilisation de la technologie dans le monde entier.

Il a expliqué que le traîneau devrait évoluer vers une sorte de châssis pour les capsules de transport capable d'accélérer à 640 km/h en quelques secondes, avec l'idée à long terme d'atteindre des vitesses presque supersoniques.

"Vous ne sentirez pas davantage d'accélération que dans un avion qui décolle", et ensuite la capsule glissera sur de longues distances, assurant un transport en douceur et une faible consommation d'énergie, a-t-il assuré.

Hyperloop One a promis un test à échelle et vitesse réelle dans un tube de deux kilomètres d'ici la fin de cette année, sur le même site que le test organisé mercredi 11 mai.

La startup avait déjà annoncé la veille une levée de fonds de 80 millions de dollars auprès de 10 investisseurs, dont la société française de chemins de fer SNCF.

"On est devenus investisseurs minoritaires (...) pour être au coeur du développement, pour les accompagner, leur amener notre expérience de la grande vitesse, notre connaissance du client", a commenté Carole Desnost, directrice de l'innovation à la SNCF. "L'expertise clients c'est important pour cette société qui démarre dans les transports".

"La demande de rapidité de centre-ville à centre-ville, c’est clairement une attente des clients. Après, ce sera peut être plus facile de le développer dans des pays qui sont vraiment en attente de transport et qui ont à créer des nouveaux modes de transport plutôt que de remplacer des modes de transport existants", a-t-elle reconnu.

Au-delà des soutiens financiers, Hyperloop One revendique aussi la caution d'une série d'autres spécialistes du secteur du transport avec lesquels elle a noué des partenariats, comme la société d'ingénierie française Systra (filiale de la SNCF et la RATP), dont un responsable, Mathieu Dunant, évoque "un potentiel énorme pour les transports non seulement entre, mais aussi à l'intérieur des villes".

AFP/VNA/CVN

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