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Une fumée epaisse s'échappe au dessus de Fort McMurray, au Canada, le 7 mai. |
Une fumée epaisse s'échappe au dessus de Fort McMurray, au Canada, le 7 mai. Photo : AFP/VNA/CVN |
"Le feu a progressé bien plus lentement" que prévu, a souligné le 8 mai Rachel Notley, Première ministre de l'Alberta (Ouest). Les flammes ont dévoré moins de forêts et de broussailles dans les dernières 24 heures. Dans un dernier bilan, la cellule de crise du gouvernement a estimé à environ 1.610 km² les superficies ravagées après une précédente estimation de 2.000 km² quand les vents attisaient le feu samedi 7 mai.
En ralentissant, les foyers d'incendie se trouvent encore à 40 km de la frontière avec la province de la Saskatchewan et Mme Notley a assuré travailler avec ses voisins pour les aider dans leurs préparatifs au cas où le feu se rapprochait davantage.
Soulagé et plus souriant, le directeur du service des incendies Chad Morrisson a loué la météo. "Grâce à mère nature (...) et grâce au travail acharné de tous les pompiers, nous avons pu contenir la plupart des lignes de feu à Fort McMurray".
Sans être levée, la menace du feu s'est atténuée pour les installations des compagnies pétrolières au nord de la ville, M. Morrisson parlant de "dégâts mineurs" pur le site de Nexen, filiale du pétrolier chinois CNOOC. Les flammes ont également pu être maintenues aux abords des sites d'exploitation de Suncor, comme ceux de Syncrude, Husky, Shell ou ConocoPhillips pour lesquels la production est arrêtée ou ralentie.
Les 500 pompiers déployés à Fort McMurray - sur les 1.400 qui combattent la quarantaine de feux dans la province -, s'attachent surtout à préserver les structures vitales (télécommunications, électricité, gaz, eau...), les écoles et les exploitations des sables pétrolifères, a expliqué M. Morrisson.
La Première ministre a salué le travail des services de secours dans l'évacuation massive des quelque 100.000 habitants de la ville et de ses alentours. "C'est miraculeux" que cette évacuation "se soit faite en si peu de temps" et sans victimes à l'exception de deux jeunes femmes tuées dans un accident de la route en fuyant les flammes.
Le gouvernement a sorti les grands moyens pour prendre en charge les populations même si beaucoup ont trouvé refuge auprès d'amis ou de leur famille. Un peu plus de 32.000 personnes s'étaient enregistrées auprès de la Croix-Rouge afin d'être éligibles aux aides promises.
Fête des mères
Des dizaines de milliers de personnes restent éparpillées en Alberta dans des centres d'hébergement d'urgence, des campings ou au bord des routes dans d'immenses caravanes. Elles ont besoin de nourriture, de vêtements ou encore de produits d'hygiène comme des couches pour bébés.
À Lac La Biche, première grosse bourgade au sud de la zone interdite, des packs d'eau minérale, des vêtements ou de l'alimentation donnés par les Canadiens ou la Croix-Rouge sont distribués par des volontaires.
"C'est incroyable, tout simplement incroyable de voir tout ce qui est fait (...) car beaucoup sont dans le besoin, qui n'ont rien", a confié Sarah, une mère de famille évacuée sans savoir vers où aller dans les prochains jours. "Comme je l'ai dit à ma fille sur le chemin jusqu'ici, l'important c'est d'être en vie, tout le reste ne sont que des choses matérielles".
Pour Paula, volontaire et coordinatrice du centre, les personnes ayant fui Fort McMurray sont tellement en détresse et désœuvrées qu'elles viennent participer à la distribution et accueillir les derniers arrivants.
AFP/VNA/CVN