Le 24 novembre, lors de la séance du matin, 24 députés ont posé des questions au ministre de l'Éducation et de la Formation, Pham Vu Luân.
S'adressant aux députés de Hô Chi Minh-Ville qui ont déploré le trop grand nombre d'universités, le ministre a affirmé que, conscient de ce problème, son ministère avait décidé de réduire progressivement la création de nouvelles universités ces dernières années. D'après lui, si entre 2006 et 2008, 16 universités ont vu le jour par an, pour la période 2009-2011, ce chiffre n'était que de 12.
Le ministre a avoué franchement que malgré les progrès, la qualité de la formation universitaire montre des faiblesses et ne répond pas encore au besoin de développement du pays. Les écarts avec les pays développés dans ce domaine sont encore importants, selon lui.
"Nous avons réalisé des inspections des activités des universités. L'an passé, deux établissements ont été obligés d'arrêter leurs concours d'entrées universitaires. Prochainement, 20 établissements seront inspectés", a-t-il assuré.
Pham Vu Luân a partagé les opinions des députés sur les activités des écoles maternelles notamment dans les zones industrielles. Actuellement, ces écoles n'acceptent que les enfants de plus d'un an alors que le besoin des familles d'ouvriers de confier leurs enfants de 3-72 mois aux crèches et écoles maternelles ne cesse d'augmenter. "Lors des séances de travail avec des villes et provinces, notamment les localités où sont implantées les zones industrielles, nous avons été informés de ce problème. Le ministère va recueillir les avis et rédiger un rapport pour le Premier ministre Nguyên Tân Dung", a-t-il promis.
Pham Vu Luân a répondu aussi aux questions liées aux politiques salariales pour les enseignantes des écoles maternelles, à l'organisation de trop de cours supplémentaires dans l'enseignement primaire et secondaire.
Le président de l'AN, Nguyên Sinh Hùng, a qualifiées de "franches" les réponses du ministre Pham Vu Luân. Reconnaissant des changements positifs dans les activités éducatives ces dernières années, le président de l'AN a affirmé néanmoins que la qualité de l'éducation et de la formation ne répondait pas encore aux besoins de développement du pays. "Il faut continuer de renouveler fondamentalement et intégralement les activités de l'éducation et de la formation", a-t-il dit.
Interpellations autour de l'électricité et des carburants
Le 24 novembre dans l'après-midi, le ministre des Finances, Vuong Dinh Huê, a répondu aux questions de 25 députés sur le prix de l'électricité, des carburants.
"Du fait du grand besoin d'électricité, si le prix n'est pas fixé de manière raisonnable, il sera difficile pour ce secteur d'attirer des investissements domestiques et étrangers", a déclaré le ministre Vuong Dinh Huê. D’après lui, la production d'acier et de ciment bénéficie de privilèges en termes de prix d'achat. Selon les résultats de l'audit 2010, le volume d'électricité pour les cimenteries et aciéries représente plus de 11% du total, avec 982 millions de kilowattheures, mais le prix de vente pour ces deux secteurs n'est que de 914 dôngs/kWh.
En ce qui concerne la stabilisation du prix de l'électricité, Vuong Dinh Huê a fait savoir que cette année, le ministère des Finances devait le régler en fonction de l'évolution du marché tout en pensant à assurer sa stabilisation en vue de maîtriser l'inflation et d'épauler les foyers en situation de précarité.
Concernant les pertes du groupe Électricité du Vietnam (EVN), un problème soulevé par des députés des provinces de Lâm Dông, Cao Bang et Long An, le ministre Vuong Dinh Huê a donné une analyse concrète. "Les pertes d'EVN résultent pour l'essentiel d'achats supplémentaires d'électricité auprès d'entreprises à des prix élevés", a-t-il expliqué. D'après lui, actuellement, l'hydroélectricité est le plus bon marché, suivies de la thermoélectricité et puis de l'électricité à gaz. Néanmoins, la production d'hydroélectricité ne représente que 40% de la production totale, c'est pourquoi EVN doit toujours acheter de l'électricité. Le ministre prévoit que cette année, les pertes d'EVN seraient de plus de 11.000 milliards de dôngs.
Le ministre de l'Industrie et du Commerce, Vu Huy Hoàng, quant à lui, a affirmé que depuis 2008, le prix de carburants a été rajusté en fonction de l'évolution du marché. "Si cette année, il n'y a pas de grandes fluctuations et que les entreprises de ce secteur respectent bien des réglementations, alors, il n'y aura pas de pertes. Les entreprises feront même des bénéfices", a-t-il considéré.
Restructuration du système bancaire
Dans l'après-midi du même jour, des questions autour de la restructuration du système bancaire ont été posées au gouverneur de la Banque d'État du Vietnam, Nguyên Van Binh.
"Actuellement, le système bancaire du pays tient bon", a estimé le gouverneur, citant l'exemple de la Banque de commerce extérieur (Vietcombank) qui a, il y a une semaine, émis des obligations à l'étranger à un prix élevé. Néanmoins, selon lui, la restructuration du système bancaire se pose comme un impératif pour répondre aux exigences du développement socio-économique du pays dans la nouvelle conjoncture. "Le système bancaire devra se changer lui-même pour répondre non seulement aux besoins en capital mais aussi aux besoins de plus en plus variés en termes des services banco-financiers. La restructuration a pour but de le raffermir pour élever sa compétitivité ", a-t-il affirmé.
Le projet de restructuration du système bancaire a été achevé et sera approuvé par le gouvernement à la fin de ce mois-ci, a fait savoir le gouverneur. Il a donné aussi des explications sur le maintien du taux d'intérêt plafond des dépôts bancaires de 14% par an entre fin 2010 et 2011.
Selon l'agenda, le 25 novembre en matinée, les interpellations destinées au gouverneur Nguyên Van Binh se poursuivront. Le Premier ministre Nguyên Tân Dung répondra aussi aux questions des députés.
Linh Thao/CVN