Cela signifie qu'environ 27% de la population urbaine n'ont pas encore accès à l'eau propre.
Le pays compte actuellement 750 centres urbains avec, grosso modo, la naissance d'un nouveau centre urbain chaque mois. Mais seuls 450 sont dotés de systèmes d'approvisionnement en eau potable qui alimentent 73% des citadins avec 90 litres par personne et par jour.
Le vice-ministre des Ressources naturelles et de l'Environnement, Nguyên Thai Lai, fait savoir qu'avec une urbanisation aussi rapide, la population urbaine du Vietnam en 2025 devrait atteindre 52 millions d'habitants. L'urbanisation rapide a posé et pose problème pour la gestion des ressources en eau, l'approvisionnement en eau potable et la propreté de l'environnement. Tandis que le pays recense seulement 240 usines de traitement des eaux, d'une capacité réelle de 4,5 millions de mètres cubes par jour, le taux de pertes atteint aujourd'hui 30%, voire 40%. À cela s'ajoute la pollution des ressources en eau en raison des eaux usées rejetées par les villes, centres urbains et autres zones industrielles.
Dans les centres urbains, environ 822.000 foyers n'ont pas accès à l'eau potable, 1,13 million de foyers ne bénéficient pas des services de ramassage des ordures et 1,8 million n'ont pas de lieu d'aisance aux normes. Selon M. Lai, l'urbanisation ne pourra s'inscrire dans une logique "durable" si l'on ne trouve pas de solutions énergiques pour remédier à ces problèmes. Ces derniers concernent non seulement le manque ou la pollution des ressources en eau, mais encore les compétences, les technologies, la gestion et les politiques.
Pour remédier à cette situation, M. Lai estime qu'il faut renouveler les méthodes de gestion de l'eau potable, élaborer des politiques adéquates, améliorer les compétences des organismes concernés et des gestionnaires en la matière... Il est nécessaire également d'attirer la participation du secteur privé dans la gestion de l'eau potable et la protection des ressources en eau.
Le pays doit notamment mettre à profit les projets sous forme d'APD, choisir les technologies conformes, étendre les services d'alimentation en eau potable...
Peter D'Huys, premier secrétaire de l'ambassade de Belgique à Hanoi, estime que les défis sur l'eau dans le contexte de l'urbanisation doivent être reconnus sous divers aspects, qu'il s'agisse simplement de la pénurie en eau que des conséquences des politiques insuffisantes et de l'inefficacité de la gestion en place. Selon lui, il faut profiter des aides de la communauté internationale, renforcer les engagements et activités efficaces à tous les échelons, centraux comme locaux. La préservation des ressources en eau et l'approvisionnement en eau potable, reliés à l'hygiène de l'environnement sont l'une des premières priorités du programme d'éradication de la pauvreté et de développement durable. "La gestion de l'eau, son approvisionnement et la propreté de l'environnement sont les priorités de la coopération entre la Belgique et le Vietnam dans la période suivante", a affirmé Peter D'Huys.
Depuis le début de l'année, le Service la construction de Hanoi a exhorté les compagnies de traitement des eaux potables à maintenir leur production permettant de fournir 750.000 m3 d'eau potable par jour à 96-97% des citadins (soit 130 litres par jour et par personne). La Compagnie de traitement des eaux de Hanoi a demandé à ses usines membres de produire cette année 194 millions de mètres cubes afin d'alimenter le réseau d'approvisionnement en eau de la ville.
Huong Linh/CVN