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Des fidèles assistent à la messe de Noël, le 25 décembre 2021, dans leur église encore inondée plus d'une semaine après le passage du typhon Rai, à Alegria (Philippines) |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Plus d'une semaine après le passage du typhon qui a ravagé l'archipel le 16 décembre, faisant près de 400 morts et des centaines de milliers de sans-abris, les survivants s'accrochent à leur famille et à leur foi après que leurs maisons ont été balayées, et les festivités prévues annulées.
"L'important c'est que nous soyons tous en sécurité", déclare Joy Parera, venue assister à la messe de Noël avec son mari à l'église San Isidro Labrador dans la ville d'Alegria, à l'extrémité nord de l'île de Mindanao.
Une pluie fine a détrempé les bancs et le carrelage blanc de l'église endommagée, dont le plafond est percé d'un trou béant depuis le passage du typhon. Les fidèles rassemblés à l'intérieur, portant des masques, ont prié pour une année meilleure.
"Nous avons encore de l'espoir", assure le père Virtudazo à l'AFP. "Malgré les calamités qu'ils subissent, (les Philippins) ont toujours foi en Dieu", dit-il.
Aux Philippines, pays à majorité catholique, les familles se réunissent généralement pour partager un repas pour Noël. Mais les destructions étendues causées par Rai dans le Sud et le Centre du pays ont limité les célébrations, alors que de nombreux survivants implorent de l'aide pour recevoir eau potable et nourriture.
Les îles de Mindanao, Siargao, Dinagat et Bohol sont parmi les plus dévastées par la tempête, qui a provoqué des coupures d'électricité, arraché des toits, balayé des bâtiments en bois, abattu des poteaux électriques en béton et déraciné des arbres.
L'ampleur des dégâts, l'absence de signal téléphonique et de réseau internet dans de nombreuses régions et l'épuisement des caisses de l'État après la réponse à la pandémie ont entravé l'arrivée de l'aide.
Pour Noël cette année, tout ce que Nardel Vicente voudrait serait de l'aide pour acheter un nouveau toit pour sa maison d'Alegria, détruite par le typhon.
Paquet de spaghettis
Le père Ricardo Virtudazo (centre) rend visite, le 24 décembre 2021, à ses paroissiens touchés par le typhon Rai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Sans emploi et avec peu d'argent, M. Vicente reconnaît que sa famille ne peut pas se permettre un repas de fête. "Les années précédentes, nous avions des spaghettis, du porc, du poulet, tout ce que nous pouvions nous permettre", raconte cet homme de 38 ans. Mais, ajoute-t-il, "ce n'est pas grave, nous sommes en vie."
Marites Sotis sert habituellement de la viande, des rouleaux de printemps et de la salade à sa famille. Mais pas cette année.
"Nous n'en aurons pas parce que ça coûte très cher", explique cette femme de 53 ans, qui vit dans la commune côtière de Placer où la tempête a abattu la plupart des cocotiers de la famille.
"Nous nous contenterons de spaghettis", dit-elle.
Certains survivants de la ville voisine de Surigao City se tiennent sur les routes depuis des jours, mendiant de l'argent et de la nourriture aux automobilistes de passage. Ils n'ont pas reçu la moindre aide du gouvernement.
Inaga Edulzura, 41 ans, espère seulement obtenir un paquet de spaghettis pour cuisiner pour sa famille.
Sinon, ils "se contenteront de tranches de pain".
"Notre seul souhait est qu'il y ait du beau temps le jour de Noël pour nous donner un peu de joie, dit-elle. Ça et de la nourriture".