Les agriculteurs vietnamiens victimes de ces personnes peu scrupuleuses se sont retrouvés avec leurs produits sur les bras, sans possibilité ni de les vendre, ni de les troquer contre d’autres produits.
La conséquence : un énorme manque à gagner. Pour mettre fin à ces agissements, une circulaire a été adressée par le ministère de l'Industrie et du Commerce (MIC) aux localités pour mieux réglementer les transactions des produits agricoles et protéger les intérêts des agriculteurs.
Les transactions |
Photo : VNA/CVN |
D’après Vo Van Quyên, directeur du Département des marchés nationaux dépendant du MIC, dans l’actuelle conjoncture d’intégration à l’économie régionale et internationale, la demande de commerce et de transaction de marchandises - produits agricoles notamment - entre le Vietnam et les autres pays est devenue monnaie courante. Le problème est que la vente des produits agricoles est sujette à une forte instabilité, laquelle nuit aux agriculteurs et petits commerçants vietnamiens.
Le MIC a demandé à plusieurs reprises aux autorités locales d’y prêter une attention particulière, par le biais de l’arrêté 185 daté de 2012 et régulièrement complété. Le but recherché est d’éviter que les marchandises fassent l’objet de toute forme de spéculation et qu’un certain nombre de sociétés et individus étrangers tentent d’en tirer profit au dépend des agriculteurs mal informés et, par répercussion, de l’économie du pays. Selon cet arrêté, il est interdit aux commerçants étrangers, qu'ils soient présents ou non au Vietnam, d’acheter des marchandises directement auprès des producteurs. Il faut passer par des commerçants vietnamiens. Toute infraction doit être punie en fonction du préjudice subi.
Mettre fin aux abus
Il est nécessaire de renforcer la gestion des transactions pour déceler d’éventuelles tentatives de tromperie. |
M. Quyên a cependant ajouté qu’en réalité, les commerçants étrangers jouaient un rôle important dans la promotion et le développement des exportations de marchandises, produits agricoles du Vietnam, comme le montrent les coentreprises exportatrices de café, pour ne citer qu’elles. Néanmoins, une petite partie de ces personnes - physiques ou morales - ont profité de leurs visites et de la politique d’ouverture du Vietnam pour pratiquer des activités commerciales illicites, voire se prêter à la contrebande, provoquant ainsi une flambée artificielle des cours de certaines marchandises ciblées ayant pour effet d’entraîner des troubles sur le marché national.
Vo Van Quyên a estimé que les autorités locales devraient opérer en étroite coordination avec les forces de police locales et les forces chargées de la gestion, du contrôle du marché, afin de mieux surveiller le motif de visite des entrants dans le pays (tourisme, affaires, visite à des proches, etc.) en vertu de la Loi sur l'immigration et de celle sur la résidence. Ce qui permettra de démasquer d’éventuelles tentatives de tromperie.
Il est nécessaire de sensibiliser et d’informer les agriculteurs de ces pratiques illégales pour qu’ils redoublent de vigilance. Ils doivent se renseigner sur la législation en vigueur, notamment en ce qui concerne les transactions des produits agricoles. L’objectif, encore une fois, est de protéger leurs intérêts, mais aussi de valoriser les pratiques commerciales légales auxquelles se prêtent la très large majorité des commerçants étrangers.
Lê Hà/CVN