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Le groupe français de metalcore Landmvrks sur scène au festival du Cabaret vert à Charleville-Mézières, dans les Ardennes, le 16 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Présents au festival du Cabaret vert à Charleville-Mézières (Ardennes) samedi soir 16 août, les cinq membres de Landmvrks - le "v" "étant un "a" stylisé - constatent que le metal a le vent en poupe.
"Il y a quelque chose qui se passe pour la scène metal internationale", note le guitariste Paul Cordebard, en référence au boom des concerts américains. En France aussi, un an après la prestation enflammée de Gojira à la cérémonie d'ouverture des JO de Paris, le marché frémit.
Cet engouement global se niche aussi dans certains détails, selon le groupe marseillais.
"Tu vois des rappeurs qui crient +pogo!+ à fond depuis ces dernières années", sourit Florent Salfati, chanteur et co-fondateur du groupe, au sujet de cette danse née de la scène punk des années 1970.
Idem pour les +walls of death", ces murs de la mort où les rockeurs ou métalleux font s'écarter le public, avant de donner le top départ pour un déchaînement général : ce mouvement de foule est devenue l'une des caractéristiques des concerts géants du Français DJ Snake.
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(gauche à droite): les membres du groupe français de metalcore Landmvrks Paul Corderbard, Rudy Purkart, Florent Salfati, Nicolas Exposito et Kevin d'Adostino, le 16 août à Charleville-Mézières, dans les Ardennes. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
C'est "une espèce de boucle", estime Salfati, lui-même adepte d'une fusion des genres.
"Il y a une époque où le metal prenait beaucoup de choses sur le rap. (...) Je pense qu'il y a beaucoup d'artistes actuellement qui essayent de s'approprier certains codes d'autres styles", ajoute-t-il.
Certains groupes portent en effet le rap dans leurs gènes, de Rage against the machine au nu metal des années 1990 incarnés par Limp Bizkit, Korn ou Linkin Park avec Mike Shinoda. Metal et rap appartiennent aussi tous deux à des contre-cultures, construites en marge avant de connaître un succès plus grand public.
"Claque sonore"
Malgré ces similitudes, Landmvrks, quatre albums auto-produits depuis 2016 dont The darkest place I've ever been sorti cette année, est catégorique : "Les concerts de rock et de metal en général, c'est imbattable au niveau ambiance !"
Cela tient à "l'intensité sonore que tu prends dans la face", affirme le bassiste Rudy Purkart. "Que ce soit les basses, les guitares, les saturations...On prend vraiment une claque sonore, ça secoue le corps."
Un concert se résume à "un immense cri" dans un contexte "fédérateur", abonde Florent Salfati.
"Quelqu'un qui va là-dedans voit des gens habillés différemment, il les voit danser, mosher (danse punk, NDLR), presque se battre pour les pogos. Et tout ça, 99% du temps, dans la bonne humeur. C'est grisant, je pense, pour n'importe qui", s'emballe-t-il.
Le public venu les écouter au Cabaret vert illustre ce tableau : compact et en sueur, il se transforme en houle déchaînée, baignant dans un espace de liberté brute et salvatrice.
Scène marseillaise
Landmvarks sait y faire avec sa musique double face : à l'image de leur titre Suffocate, leur musique combine des passages mélodiques et des riffs plus écorchés. Dans Blood red, il déploie son panel de voix, chantée, rappée ou saturée.
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Le groupe français de metalcore Landmvrks sur scène au festival du Cabaret vert à Charleville-Mézières, dans les Ardennes, le 16 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le groupe, qui mélange français et anglais dans certaines chansons, s'est déjà produit trois fois au Hellfest, rendez-vous mondial des musiques extrêmes à Clisson (Loire-Atlantique).
Il entamera en septembre une nouvelle tournée nord-américaine d'une vingtaine de dates (New York, Atlanta, Vancouver...) en emportant dans ses valises un autre groupe français qui monte, Novelists.
Sa tête de pont, Camille Contreras, est-elle aussi marseillaise, preuve que la cité phocéenne n'est pas seulement une terre de rap. "On a grandi dans la scène hardcore et punk marseillaise. C'est là qu'on a fait nos armes", souligne Florent Salfati.
Autre signe que metal et rap avancent en parallèle, le Bataclan accueillera le 9 octobre Les Foudres, nouvelle cérémonie de récompenses dédiée à cette musique. Trois ans plus tôt, la planète rap avait elle aussi décider de s'offrir sa propre cérémonie, les Flammes.
AFP/VNA/CVN