Pour éviter la montée en flèche des prix fonciers à Hanoi

L'opinion publique s'intéresse au projet d'aménagement de la capitale à l'horizon 2030 et de ses orientations vers 2050. Le président du Comité populaire de Hanoi, Nguyên Thê Thao, a fait part mercredi de ses analyses à propos de ce projet avec les journalistes, en marge de la 7e session de l'Assemblée nationale (12e législature).

* Le projet d'aménagement général de Hanoi à l'horizon 2030 n'en est qu'à l'étape de collecte des opinions et n'est pas encore adopté par le Premier ministre. Mais ces derniers temps, le prix des terrains inclus dans le projet, notamment des districts suburbains de Ba Vi, de Thach Thât et de Quôc Oai sont montés en flèche. Votre avis sur ce sujet ?

Je pense qu'il s'agit d'un processus normal de la loi du marché. En édifiant un plan d'aménagement général, le prix des terrains des localités qui en font partie risque fort de monter, en raison de la hausse de la demande en termes de logements, de centres commerciaux et d'hôtels. Si l'offre ne satisfait pas la demande, l'inflation est garantie. D'autre part, ce projet est présenté avec des images et des photos, qui dévoilent quelles seront les infrastructures mis en place. Ce qui attire le regard des habitants qui cherchent à glaner les informations nécessaires dans l'optique de faire des affaires. Tout cela entraîne, bien entendu, une hausse des transactions immobilières et du prix des terrains.

* Avec votre regard de gestionnaire, quelles sont, selon vous, les mesures pour remédier à cette situation ?

Primo, il faut perfectionner dans les plus brefs délais ce plan d'aménagement pour adoption. Secondo, il faut délivrer des informations claires à son propos pour que les habitants, les entreprises ainsi que les investisseurs puissent saisir en quoi il consistera exactement, de manière à stabiliser le prix des terrains. En réalité, à travers les opérations de contrôle effectuées, on peut constater que la plupart des transactions immobilières, réalisées dans les zones concernées par le plan d'aménagement, font l'objet de spéculations dans le but de pousser les prix vers le haut.

* La question des infrastructures de transport revient très souvent. La population souhaite savoir comment ces dernières seront aménagées afin de mettre fin aux embouteillages dans l'avenir ?

Le projet a donné 8 orientations stratégiques pour atteindre une bonne gestion urbaine concernant les voies de communication. Il délivre les mesures à déployer à court terme pour perfectionner les infrastructures dont l'augmentation de la largeur des axes routiers, du nombre de parcs de stationnement, la division des voies de circulation...

Les solutions à long terme abondent également. Tout d'abord, il faut se pencher sur la construction d'un bon réseau de transport en commun (métro et train aérien) pour alléger le trafic. Le Vietnam a déjà mis en service de nombreux bus et la ville s'efforce désormais de réorganiser les lignes desservies afin de répondre davantage aux besoins des Hanoiens. Le projet aborde également la nécessité d'augmenter le nombre et la largeur des voies de circulation tout en diminuant la densité de population au sein de la capitale. Ce en construisant, notamment, de nouvelles cités urbaines avec une qualité de vie irréprochable. Pourquoi ? Parce que ces nouvelles citées urbaines abriteront de nombreux habitants, qui vivent aujourd'hui dans le centre-ville, contribuant ainsi à réduire la densité de population dans ces quartiers fortement congestionnés.

Le projet d'aménagement général de la capitale Hanoi à l'horizon 2020 a été adopté par le gouvernement en juin 1998. Conformément au statut de gestion, le projet doit être révisé tous les 5 ans. Mais en réalité, aucune révision digne de ce nom n'a été faite, si ce n'est des révisions partielles. Hanoi a été élargie. C'est pour quoi la révision dudit projet s'avère indispensable, pour édifier une Hanoi verte, civilisée, moderne et orientée vers un développement durable, tout en conservant son caractère original. Le projet nécessite un investissement de quelque 90 milliards de dollars. Il s'agit d'un chiffre important mais selon le maire de Hanoi, Nguyên Thê Thao, la mobilisation de capitaux est tout à fait réalisable parce qu'il s'agit d'un projet à l'horizon 2030 avec orientations vers 2050. "De paire avec le développement économique et les politiques visant à mobiliser les ressources financières à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, je pense que le Vietnam parviendra à achever le projet en temps voulu", a déclaré le maire.

Phuong Mai/CVN

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