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Un soldat se tient près de la carcasse d'une voiture détruite par un attentat qu a fait au moins 76 morts le 28 décembre 2019 à Mogadiscio. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au moins 16 des personnes tuées étaient des étudiants de l'université privée Banadir de Mogadiscio. Ils circulaient à bord d'un bus lorsque la voiture piégée a explosé dans une zone où la circulation est très dense en raison de la présence d'un poste de sécurité et d'un centre des impôts.
Le chef de la police somalienne Abdi Hassan Mohamed a déclaré à la pressse que le caractère "dévastateur" de l'attentat rendait difficile la détermination du nombre de victimes.
"Maintenant nous pouvons donner des détails sur le nombre de morts qui s'établit à 79 pour l'instant et les blessés sont une centaine", a-t-il dit. "Il se peut qu'il y ait un ou deux morts de plus" à cause du nombre élevé de blessés, a-t-il ajouté.
Auparavant, le directeur du service privé d'ambulances Aamin Ambulance, Abdukadir Abdirahman Haji, avait indiqué qu'environ 125 personnes avaient été blessées.
Un responsable policier, Ibrahim Mohamed, a qualifié l'explosion de "dévastatrice". De nombreux blessés ont été évacués sur des civières du site jonché de débris tordus et calcinés de véhicules touchés par l'explosion.
Carte de la Somalie localisant Mogadiscio. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Tout ce que j'ai pu voir, ce sont des corps éparpillés, certains brûlés au point d'être méconnaissables", a déclaré Sakariye Abdukadir, qui se trouvait non loin du lieu de l'attentat.
"Ce qui s'est passé aujourd'hui est horrible", a déclaré un étudiant de l'université Banadir qui s'est précipité à l'hôpital après avoir appris l'attentat. "J'ai compté les cadavres de 16 étudiants et étudiantes, certains d'entre eux avaient des parties du corps sectionnées".
"Le minibus transportait 17 étudiants et un seul, qui avait quitté le bus avant l'explosion pour retirer un reçu au centre des impôts, a survécu", a-t-il ajouté.
L'université Banadir a annoncé cinq jours de fermeture.
"Jour noir"
"C'est un jour noir, c'est un jour où les parents qui ont envoyé leurs enfants étudier en ont récupéré les corps", a déclaré le président de l'université, Mohamed Mohamud Hassan, dans un message audio samedi soir 28 décembre.
Le président somalien Mohamed Abdullahi Farmaajo a condamné l'attaque dans des déclarations diffusées par l'agence nationale de presse SONNA.
Des passants et des militaires devant la carcasse d'une voiture détruite dans un grave attentat le 28 décembre 2019 à Mogadiscio. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Cet ennemi s'emploie à mettre en oeuvre la volonté destructrice du terrorisme international, ils n'ont jamais fait quoi que ce soit de positif pour notre pays, ils n'ont pas fait de route, jamais construit d'hôpitaux ni d'établissements d'éducation", a-t-il déclaré. "Tout ce qu'ils font, c'est détruire et tuer, et (les Somaliens) le savent bien".
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a condamné l'attentat et déclaré dans un communiqué que "les auteurs de ce crime épouvantable doivent êre traduits en justice".
Deux ressortissants turcs, qui seraient des ingénieurs en bâtiment, figurent parmi les morts, a précisé le policier Ibrahim Mohamed. "On ignore encore s'il s'agissait de passants ou s'ils séjournaient dans la zone", a-t-il dit.
Le ministère turc de la Défense a indiqué sur Twitter avoir envoyé un avion militaire "chargé d'équipement (...) afin d'apporter une aide d'urgence à nos frères somaliens blessés dans la méprisable attaque terroriste en Somalie".
À Ankara, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Çavuşoglu a confirmé que deux ressortissants turcs "avaient perdu la vie dans l'attentat terroriste haineux perpétré à Mogadiscio".
Le Premier ministre Hassan Ali Khiere a nommé un comité d'urgence chargé d'aider les blessés. "Nous demanderons une assistance médicale en dehors du pays pour ceux dont l'état de santé ne peut pas être traité dans le pays", a-t-il déclaré sur Radio Mogadiscio.