Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) a jugé "scandaleux" l'ampleur de la malnutrition et de la sous-alimentation dans les 8 États de la région (Afghanistan, Pakistan, Inde, Bangladesh, Népal, Bhoutan, Sri Lanka, Maldives) où vivent 1,6 milliard d'habitants.
"Ces 8 pays ont été secoués par les chocs et turbulences sur les marchés financiers et des matières premières ces 2 dernières années", a relevé l'UNICEF dans un rapport présenté à New Delhi et intitulé "Impact de la crise économique sur les femmes et les enfants en Asie du Sud".
"En l'espace de 2 ans, le nombre de gens souffrant de faim chronique en Asie du Sud a augmenté de 100 millions (...) Ils étaient déjà 300 millions avant le déclenchement de ces crises et on les évalue dorénavant à plus de 400 millions", peut-on lire dans ce document.
Cette organisation de l'ONU a identifié ce qu'elle appelle le "facteur des 3 F" désignant, en anglais, l'alimentation ("food"), les carburants ("fuel") et la crise financière ("financial crisis").
"La hausse des prix des carburants a pesé sur les coûts des transports, du fret, de l'électricité, des engrais et finalement des denrées de base comme le riz, le blé et les céréales", selon l'UNICEF.
En Inde, où le taux d'inflation culminait à 13% en août -avant de retomber à quasiment zéro actuellement- "une hausse de 5% des prix alimentaires est une catastrophe" pour les foyers ruraux, qui représentent les deux tiers de la population du pays, a prévenu Aniruddha Bonerjee, économiste de l'UNICEF.
L'Inde et le Bangladesh, producteurs de riz, ont certes réussi à juguler l'envolée des cours, mais le Pakistan et le Sri Lanka, qui importent cet aliment de base, ont beaucoup souffert, détaille le rapport.
Sur le front de l'emploi, l'Asie du Sud pâtit du retour d'Indiens, Bangladais, Sri-Lankais ou Pakistanais licenciés de leurs chantiers et entreprises dans le Golfe persique et en Asie du Sud-Est.
En temps de crise, les femmes et les enfants sont particulièrement vulnérables et "leur situation empire", a insisté le directeur régional de l'UNICEF, Daniel Toole. Les femmes sont en général les dernières à s'alimenter, préférant donner le peu qu'elles ont à leurs maris et enfants, a-t-il dit.
Reste qu'en Asie du Sud, la moitié des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition et 50% de ceux de moins de 2 ans sont sous-alimentés, selon l'UNICEF.
AFP/VNA/CVN