La presse écrite en crise ne va pas disparaître

L'Association mondiale des journaux (AMJ) a vivement critiqué le 27 mai ceux qui prédisent la prochaine disparition de la presse papier, tout en admettant que ce secteur était très affecté en 2009 par la crise.

Lors d'une conférence sur le "Pouvoir de la presse papier" organisée à Barcelone (Nord-Est de l'Espagne), Gavin O'Reilly, président irlandais de l'AMJ, a stigmatisé avec force "l'erreur des commentateurs des médias" qui annoncent régulièrement la "mort" des journaux.

Selon lui, ce secteur continue à croître et les ventes de quotidiens payants ont augmenté de 1,3% en 2008 à travers le monde, à 539 millions d'unités par jour, la hausse sur 4 ans étant de 8,8%.

Les statistiques de l'AMJ indiquent cependant que cette progression a eu lieu en Afrique, en Amérique latine et en Asie, en Inde et en Chine notamment, alors que le recul des ventes s'est poursuivi aux États-Unis et en Europe.

M. O'Reilly a reconnu que 2009 était une année "très difficile" pour les journaux, confrontés à une baisse "substantielle" de la publicité liée à la crise -moins 5 % en 2008 et sans doute davantage en 2009- et au défi croissant du numérique.

Cette situation a entraîné la récente disparition de quotidiens centenaires aux États-Unis et le licenciement de milliers de journalistes - 2.500 par exemple depuis l'été 2008 en Espagne, où les recettes publicitaires des journaux ont chuté de 30% début 2009. Mais selon le président de l'AMJ, qui regroupe 18.000 titres sur les 5 continents, la presse papier demeure un "puissant véhicule" pour la publicité - 37% du total contre seulement 10% pour internet. Et le secteur, qui représente un chiffre d'affaires mondial de 182 milliards d'euros, devrait se "redresser rapidement" quand l'économie mondiale va rebondir, a-t-il ajouté.

Cet avis est contesté par une étude du Cabinet PricewaterhouseCoopers, selon qui il n'y aura qu'un très léger redressement des recettes publicitaires des journaux à partir de 2011.

Pour M. O'Reilly, la presse écrite est en outre confrontée à un phénomène "d'hyper changement", avec la constante apparition de nouvelles formes de diffusion de l'information via internet ou les mobiles. Mais elle est capable de s'adapter à cette révolution numérique, a-t-il affirmé, poursuivant son attaque en règle contre les "commentaires négatifs infondés" de ceux qui estiment que "l'avenir est seulement dans le on-line" et que le papier est condamné.

Les consommateurs "veulent pouvoir choisir", a-t-il dit, rappelant que 1,9 milliard de personnes lisaient chaque jour un quotidien.

La conférence de Barcelone a examiné une enquête de PricewaterhouseCoopers indiquant que les internautes étaient prêts à payer pour de l'information sur internet, notamment financière et sportive.

Plusieurs patrons de presse, dont Rupert Murdoch (News International), ont exprimé leur volonté de faire payer l'information sur la toile, critiquant la gratuité de sa diffusion via des moteurs de recherche comme Google. "Il n'y a pas de contenu gratuit", a renchéri à ce sujet Mikael Pentikäinen, responsable de la division information du grand groupe finlandais Sanoma, très actif sur le net. Les journaux imprimés rapportent 1.350 millions d'euros par an à Sanoma, contre 150 millions pour la diffusion numérique.

AFP/VNA/CVN

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