>>Séisme au Népal : plus d'une centaine de morts
L'épicentre se situait à 80 km au nord-ouest de la capitale Katmandou, d'après l'Institut américain de géophysique (USGS), mais était peu profond, ce qui explique la violence du séisme.
De nouvelles répliques ont frappé dimanche 26 avril Katmandou, la capitale très durement éprouvée, dont nombre d'habitants ont été contraints de passer la nuit dehors, dans la rue ou sous des tentes de fortune.
Une maison à Katmandou détruite par le séisme le 25 avril 2015. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le séisme dévastateur a fait plus de 2.000 morts dans le pays himalayen et chez ses voisins, a annoncé l’USGS.
Mais le bilan devrait encore grimper et les agences humanitaires sur place avaient du mal à évaluer l'ampleur des destructions et des besoins. "On essaie d'évaluer l'ampleur de la catastrophe", a confié un responsable de l'ONG Médecins du Monde.
Dans l'Everest, où le séisme a déclenché une avalanche meurtrière, 14 décès ont été confirmés et ce bilan pourrait s'alourdir, selon un responsable du tourisme népalais.
Six hélicoptères ont réussi à atterrir sur le sommet himalayen, à la faveur d'une amélioration des conditions météorologiques, pour secourir les victimes de l'avalanche.
"Les gens sont allongés sur des brancards tandis que les hélicoptères atterrissent", a témoigné par texto la directrice du bureau népalais de l'AFP, Ammu Kannampilly, en reportage sur place. "Le temps est clair, un peu de neige".
Par ailleurs, au moins 47 personnes ont trouvé la mort dans des secousses dans le Nord de l'Inde, en majorité dans l'État oriental du Bihar, et 17 autres en Chine, dans la région du Tibet. Le tremblement de terre a aussi touché le Bangladesh, provoquant des scènes de panique dans la capitale, Dacca.
Selon l'USGS, le séisme s'est produit à environ 80 km au nord-ouest de Katmandou. Les secousses ont duré entre 30 secondes et deux minutes à l'heure de midi.
Des centaines d'immeubles rasés
À Katmandou, des centaines d'immeubles ont été rasés. Le choc a provoqué l'effondrement de la tour historique de Dharhara, l'une des attractions touristiques majeures de la capitale, selon des témoins. Une dizaine de corps ont été extraits des ruines.
Des Népalais ramassent à Katmandou les gravats près de la place Durbar, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, après le séisme le 25 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Des neuf étages de cette tour blanche surmontée d'un minaret de bronze, datant du XIXe siècle, ne restaient que des décombres, selon les images télévisées.
Nouvelle source d'angoisse, les habitants ont été constamment réveillés dans la nuit par des répliques.
"Nous n'avons pas dormi de la nuit. Et comment aurait-on pu ? Le sol n'a pas arrêté de trembler. Il nous reste à prier que cela cesse et que nous puissions rentrer chez nous", a raconté un jeune banquier, Nina Shrestha.
Les hôpitaux de la ville étaient remplis de blessés, souffrant de multiples fractures des membres et autres traumatismes.
"Je bosse depuis 05h30 du matin. Je suis terrifié moi aussi mais il faut bien faire ce que l'on peut pour aider les autres", a expliqué ce cyclo-pousse qui a amené la veille quelque 35 victimes à l'hôpital.
Le séisme a coupé des voies rapides dans la capitale et provoqué des dégâts à l'aéroport international de Katmandou, qui a été fermé "pour raisons de sécurité", selon son directeur, Birendra Prasad Shrestha.
La Croix-Rouge a fait part de sa préoccupation quant au sort des villageois des zones rurales isolées proches de la zone de l'épicentre.
Là aussi, les routes sont endommagées ou bloquées par les glissements de terrain, et le réseau téléphonique en panne, selon un responsable régional de la Croix-Rouge, Jagan Chapagain.
"Nous mobilisons toutes nos ressources pour les secours et pour aider les personnes déplacées", a assuré Rameshwor Dangal, qui dirige le Bureau national de gestion des catastrophes naturelles, alors que de fortes pluies sont annoncées sur Katmandou, selon la météo.
Les communications, l'électricité et l'eau courante ont été coupées, selon l'ONG Oxfam, qui "se prépare à apporter de l'eau potable et des denrées de première nécessité", selon la directrice de son bureau au Népal, Cecilia Keizer.
Les propositions d'aide affluent
Sur le mont Everest, une avalanche du Mont Pumori a frappé le camp de base et en a enseveli une partie, selon un responsable de l'office du tourisme népalais, Gyanendra Kumar Shrestha.
Carte localisant le violent séisme au Népal. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Parmi les 14 morts recensés dimanche 26 avril, figurent "des grimpeurs étrangers" dans le camp de base où se trouvaient plus de 1.000 personnes, a-t-il précisé.
Un ingénieur américain travaillant pour Google aux États-Unis est mort dans l'avalanche, a indiqué sa famille sur le réseau social Instagram. Selon la sœur de Dan Fredinburg, l'alpiniste serait mort au camp de base d'un traumatisme crânien.
En ce début de saison, des centaines d'alpinistes se trouvent au camp de base du toit du monde, situé à 5.500 m d'altitude.
Le désastre survient un an après une autre avalanche qui avait coûté la vie à 16 guides et entraîné une fermeture inédite de l'accès au pic de 8.848 m. Les propositions d'aide ont commencé à affluer de l'étranger. L'Inde voisine a commencé à évacuer ses ressortissants à bord d'avions militaires.
Les États-Unis ont d'ores et déjà annoncé l'envoi d'une équipe de secours et le déblocage d'une première enveloppe d'un million de dollars, selon l'agence américaine d'aide USAID.
La Chine a également dépêché dimanche 26 avrril une équipe de 62 secouristes, en majorité des soldats, accompagnés de chiens et de matériel médical, selon l'agence Chine Nouvelle.
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a indiqué qu'une équipe du FMI était prête à se rendre au Népal "dans les plus brefs délais afin d'aider le gouvernement à évaluer la situation macroéconomique et à déterminer les besoins financiers", en coordination avec la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement (BAD) notamment.
En Europe, la Norvège a promis 30 millions de couronnes (3,5 millions d'euros) pour l'aide humanitaire. La Commission européenne, la France et l'Allemagne se sont déclarées prêtes à offrir leur assistance.
Le pape François a exprimé "sa solidarité à l'égard de tous ceux affectés par ce désastre" et a fait part de sa "tristesse", selon le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Vatican. Le souverain pontife a également fait part de ses "encouragements" à l'égard des autorités et de tous ceux qui s'efforcent de venir en aide aux victimes.
En 2011, un tremblement de terre de magnitude 6,9 avait ébranlé le Nord-Est de l'Inde, secouant le Népal, et faisant 110 morts.
AFP/VNA/CVN